Une nouvelle technique d'immunothérapie dans le cancer de la prostate hormono-résistant

Cette technique est basée sur l'administration autologue de cellules dendritiques "couplées" à une forme synthétique de la phosphatase acide prostatique (PAP), un antigène présent à la surface de la plupart des cellules cancéreuses. Un essai de phase I/II, publié dans le Journal of Clinical Oncology, indique que cette immunothérapie permet de réduire la concentration d'antigène prostatique spécifique ou PSA.

Dénommée Provenge, cette stratégie d'immunothérapie fait appel à l'isolement de cellules dendritiques du patient. Ces cellules sont alors combinées ex vivo à une protéine composée d'une partie PAP liée au GM-CSF (granulocyte-macrophage colony-stimulating factor). L'objectif de cette approche est d'induire, lorsque ces cellules sont ré-injectées au patient, une activation des lymphocytes contre les cellules présentant l'antigène PAP à leur surface.

Le Dr Small (Université de Californie), premier auteur de cette publication, explique que "cet essai montre que nous pouvons briser la tolérance à l'antigène PAP". "D'un point de vue immunologique, nous avions toujours pensé que cela ne pouvait être réalisé dans le cancer de la prostate".

"Cela montre vraiment que le système immunitaire peut être manipulé de façon à reconnaître le cancer de la prostate", ajoute-t-il.

Cet essai a été conduit chez 31 patients (âge médian = 69 ans) avec un cancer de la prostate avancé et hormono-résistant. La dose de Provenge reçue était variable selon la phase de l'essai et la quantité de produit préparé.

La fièvre était le principal effet secondaire rencontré mais le traitement était plutôt bien toléré. Selon les auteurs, 38 % des patients ont développé une réponse immunitaire contre l'antigène PAP. Le temps sans progression était lié à l'existence d'une réponse immunitaire contre PAP et à la dose reçue de cellules dendritiques modifiées.

Par ailleurs, la concentration en PSA a été réduite de plus de 50 % chez trois patients et de 25%-49% chez trois autres.

Cette approche présente un profil de sécurité acceptable. Selon les auteurs, les preuves préliminaires de son efficacité nécessitent d'être approfondies par des essais cliniques complémentaires.

Source : Université de Californie, San Francisco. J Clin Oncol 2000;18(23):3894-3903.

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