Intérim interdit aux jeunes soignants : deux ans d’exercice exigés dès le 1er décembre

Intérim interdit aux jeunes soignants : deux ans d’exercice exigés dès le 1er décembre Un décret du 28 novembre 2025 fixe une durée minimale d’exercice de 24 mois hors intérim avant toute mise à disposition par une entreprise de travail temporaire dans les établissements de santé, laboratoires de biologie médicale et établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS). La mesure, annoncée dès 2024 par le ministère, est désormais étendue aux médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens à compter du 1er décembre 2025. Objectif affiché : « Garantir la qualité et la sécurité des soins pour les patients » et stabiliser les équipes en début de carrière[1][2][3].

Deux ans d’exercice avant toute mission

Concrètement, les jeunes médecins, infirmiers, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens ne peuvent plus effectuer de missions d’intérim avant d’avoir cumulé 24 mois d’activité dans un autre cadre contractuel (CDI, CDD), en exercice libéral ou en vacations. Le décret n° 2025-1147 précise également un régime de sanctions pour les contrevenants (employeurs et entreprises de travail temporaire). En pratique, l’intérim devient inaccessible en début de carrière, sous peine de sanctions précisées par le décret[3].

« Garantir la qualité et la sécurité des soins pour les patients, avec un accompagnement renforcé des jeunes professionnels en début de carrière »[2].

Champ d’application et calendrier

La règle des deux ans s’appliquait déjà aux paramédicaux et aux sages-femmes depuis 2024. Elle s’étend désormais aux professions médicales à partir du 1er décembre 2025, date confirmée par la FHF[1]. Les établissements publics comme privés, ainsi que les ESSMS, sont concernés. Des textes parallèles ont par ailleurs plafonné les rémunérations pour juguler la dépense d’intérim à l’hôpital — un chantier suivi de près par la Cour des comptes et les fédérations hospitalières : (plafonds intérim : notre contexte) • (analyse Cour des comptes).

Réactions et points de vigilance

Sur le terrain, les fédérations hospitalières y voient une chance de stabiliser les équipes en début de carrière, mais préviennent d’effets de bord à court terme dans les services déjà fragilisés (urgences, blocs, nuit). Plusieurs directions anticipent des réorganisations de planning et un renforcement du tutorat pour orienter les jeunes vers des CDD/CDI ou du libéral avant l’intérim[1]. Du côté des structures médico-sociales, la question du remplacement estival et des zones sous-denses reste sensible, avec un besoin de clarification des équivalences des « 24 mois » (CDD, libéral, vacations) rappelées par le ministère[2].

Références

[1] Fédération hospitalière de France (FHF) — Interdiction de l’intérim en établissement dans les deux ans suivant la diplomation : l’extension aux médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens (01/12/2025).

[2] Ministère de la Santé — Publication du décret encadrant l’exercice en intérim des jeunes diplômés (25/06/2024).

[3] Legifrance — Décret n° 2025-1147 du 28 novembre 2025 relatif à la durée minimale d’exercice préalable… (28/11/2025).

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