Fonctions cognitives chez la femme ménopausée traitée par le raloxifene

Une étude parue dans le New England Journal of Medicine montre que le raloxifene n’affecte pas les performances cognitives de la plupart des femmes ménopausées présentant une ostéoporose. Il pourrait cependant aider à prévenir le déclin cognitif de celles qui ont plus de 70 ans.

Chez la femme ménopausée, les œstrogènes peuvent avoir un effet bénéfique au niveau des fonctions cognitives ou peuvent réduire le risque du déclin de ces fonctions. Que le raloxifene, un modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes, puisse avoir un effet comparable n’est pas connu.

Aussi, le Dr K. Yaffe de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) et ses collaborateurs ont fait entrer dans une étude 7478 femmes ménopausées (66 ans d’âge moyen) présentant une ostéoporose, recrutées dans 178 centres médicaux répartis dans 25 pays. Les participantes ont reçu soit du raloxifene (60 mg ou 120 mg, 1x/jour), soit un placebo pendant 3 ans.

Les auteurs ont comparé les résultats de divers tests cognitifs (mémoire, attention, langage, orientation, capacités visio-spatiales) effectués au début de l’étude, à 6 mois, 1 an, 2 ans et 3 ans. Un déclin des fonctions cognitives a été considéré si à 3 ans, les résultats aux tests ont chuté de 10 %.

A l’entrée dans l’étude, les résultats moyens aux tests cognitifs étaient similaires pour les deux groupes raloxifène et le groupe placebo. Il y a eu une légère amélioration aux tests durant la période de l’étude pour les 3 groupes.

Le risque de déclin cognitif ne diffèrent pas de manière significative entre les deux groupes raloxifene combinés et le groupe placebo. Cependant, au tests de mémoire verbale (risque relatif =0,77) et d’attention (risque relatif = 0,87), il y a une tendance pour un déclin plus faible en faveur des groupes raloxifene combinés, comparé au groupe témoin. Et ceci est particulièrement observé pour les femmes les plus âgées (> 70 ans) ou celles qui présentent un déclin substantiel de leurs fonctions cognitives.

Enfin, des bouffées de chaleur nouvellement rapportées ou qui empiraient n’influençaient pas négativement les résultats des tests ou l’effet du traitement sur les performances.

En conclusion, un traitement par le raloxifene pendant 3 ans n’affecte pas les fonctions cognitives globales chez la femme ménopausée présentant une ostéoporose.

Source : N Engl J Med 2001 ; 344 : 1207-13

Descripteur MESH : Femmes , Ostéoporose , Risque , Placebo , Mémoire , Attention , Bouffées de chaleur , Californie , Langage , Orientation , San Francisco

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