La dépression augmente le risque de complication cardiovasculaire après un pontage coronarien

Les patients qui ont bénéficié d'un pontage coronarien et qui sont dépressifs à leur sortie de l'hôpital ont un risque de complication cardiovasculaire grave plus que doublé par rapport à ceux qui ne souffraient pas de symptôme dépressif.

La relation entre la dépression et le risque cardiovasculaire a été bien étudiée dans la population générale. Ingrid Connerney et des collaborateurs du Centre médical de l'Université du Maryland et de l'Université de Columbia ont examiné l'effet de la dépression sur l'évolution des patients après un pontage coronarien. Leur travail fait l'objet d'une publication dans le Lancet du 24 novembre.

Ces auteurs ont suivi pendant un an un groupe composé de 207 hommes et 102 femmes qui avaient bénéficié d'un pontage coronarien. L'état dépressif avait été mesuré avant la fin de leur hospitalisation.

Les complications cardiaques dans l'année suivante étaient définies par les angors et les insuffisances cardiaques nécessitant une hospitalisation, les infarctus du myocarde, les angioplasties, les nouveaux pontages ou les arrêts cardiaques. Les autres causes d'hospitalisation durant cette période ont été également prises en compte.

Les auteurs expliquent qu'un diagnostic de dépression majeure a été posé chez 20 % des participants. A l'issue du suivi de 12 mois, 27 % de ces patients dépressifs avaient eu une complication cardiaque comparé à 10 % des patients non déprimés. Contrairement à ce qui a été observé pour les évènements cardiovasculaires, la dépression n'a pas eu d'influence sur les autres causes d'hospitalisation.

En commentant ces données, Ingrid Connerney souligne que la dépression après un pontage est considérée comme un phénomène compréhensible et souvent inévitable en raisons des "circonstances graves qui accompagnent le pontage" et "qu'elle n'est souvent pas traitée". "Les données de cette étude et d'autres indiquent que puisque la prévalence de la dépression est de 20-25 %, elle n'est pas une conséquence inévitable du pontage coronarien. Si l'on considère la forte relation entre la dépression et les complications cardiaques, des études devraient être réalisées pour savoir si le traitement de la dépression réduit les évènements cardiaques après un pontage coronarien".

Source : Lancet 2001; édition du 24 novembre.

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