Cancer du poumon, survie et origine sociale

Une étude récente vient de confirmer que les patients Afro-américains traités pour un cancer du poumon ont un taux de survie inférieur à celui des non Afro-américains. Il est intéressant de noter que cette différence n'est pas liée au stade où la maladie est prise en charge ou au traitement appliqué. Un statut socio-économique défavorable serait en cause car il serait lié à un moins bon état de santé général.

Les conclusions de cette étude sont présentées par William Blackstock (Wake Forest University) et plusieurs collaborateurs américains dans le Journal of the National Cancer Institute du 20 février.

Ces chercheurs et médecins rappellent que le taux de survie dans le cancer pulmonaire non à petites cellules est plus faible chez les Afro-américains que dans le reste de la population. Les causes de ces disparités ne sont pas complètement établies, certains évoquant une évolution différente de la maladie selon l'origine ethnique et d'autres des différences dans les traitements reçus.

L'équipe menée par William Blackstock a compilé les données de cinq essais cliniques sur le traitement des formes avancées de ces cancers. L'avantage de cette approche résidait dans sa capacité à étudier ces disparités chez des patients qui bénéficiaient tous du même traitement systémique. Les données concernaient 46 Afro-américains pour un groupe total de 504 patients.

Le taux de survie à un an était de 22 % pour les Afro-américains comparé à 30 % chez les autres patients. Cette différence significative ne pouvait s'expliquer par le traitement reçu, les critères histologiques ou la localisation des métastases à l'entrée dans l'étude.

Cette différence selon l'origine ethnique disparaissait si l'on prenait en compte l'état physique global du patient et la perte de poids liée à la maladie.

"Nous avons trouvé que les deux groupes de patients en étaient au même stade de la maladie à leur entrée dans les essais. Cependant, les patients Afro-américains étaient proportionnellement plus nombreux à ne pas pouvoir réaliser certaines activités physiques et à avoir perdu du poids avec leur maladie", commente Blackstock. Ils étaient également plus nombreux à être célibataires, sans emploi ou à bénéficier du Medicaid.

"Les résultats de cette étude mettent en avant les facteurs qui peuvent conduire à une diminution de la capacité physique et de l'état de santé général, ce qui affecte ainsi la survie des patients avec un cancer du poumon avancé', conclut Blackstock.

Source : JNCI 2002;94(4):284-90. Wake Forest University

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