Les généralistes américains ont tendance à sous estimer la tension de leurs patients

C’est tout du moins ce qui ressort des conclusions d’une étude réalisée par un groupe de différents spécialistes américains, coordonnée par Susan Oliveria (Memorial Sloane-Kettering Cancer Center, New York) et publiée aujourd’hui dans les Archives of Internal Medicine. Les généralistes auraient tendance à juger la limite de l’hypertension artérielle (HTA) à un niveau trop haut, notamment concernant la valeur de la pression systolique. Ces comportements favoiseraient donc un risque accru de maladies cardiovasculaires.

De nombreuses études, selon les auteurs, ont montré que le contrôle de la pression artérielle (PA) était inadapté aux Etats Unis, conduisant à un excès de maladies coronariennes, d’insuffisances cardiaque et rénale, ainsi que d’AVC. La faute en reviendrait aux généralistes qui ne sont pas assez rigoureux dans la surveillance de la PA et qui ne suivraient pas assez les recommandations des guides édités par le système de santé du pays.

L’objectif de cette étude a été d’identifier les obstacles empêchant les généralistes d’être vigilant vis à vis de la PA des personnes non surveillées habituellement, ainsi que d’évaluer l’effet des guides de bonne pratique dans le traitement de l’HTA auprès de cette population médicale, notamment concernant la PA systolique.

L’étude a consisté à surveiller d’une part dans un centre de santé la PA de patients non surveillés qui avaient de l’hypertension artérielle et de faire remplir d’autre part à leur médecin traitant un questionnaire de santé sur eux après les avoir examinés. Le nombre de visites a été de 260 et le taux de réponse des médecins a été de 86%.

Une thérapie médicamenteuse a été entreprise ou alors modifiée dans 38% des visites. La raison principale de l’absence de traitement ou de changement dudit traitement, relatée par les médecins, a été de dire qu’ils étaient satisfait de la PA de leurs patients.

Dans 93% des cas, les valeurs de pression systolique (PS) étaient supérieures à 140 mm Hg, ce qui est au dessus de celle recommandée dans le rapport de santé et de recommandations de la santé publique concernant le traitement de l’HTA.

En moyenne, les médecins ont estimé qu’une PS à 150 mm Hg était la valeur à partir de laquelle ils prescrivaient un traitement anti hypertenseur, avec une pression diastolique à partir de 91 mm Hg.

Les auteurs de l’étude concluent que la raison principale du ‘laisser-aller’ dans le traitement de l’HTA, est que les généralistes placent la valeur seuil de TA trop haut (notamment celle de la PS) et ont tendance à accepter des valeurs de PS trop élevées.

Les auteurs mettent l’accent sur les dangers de telles pratiques sur la santé publique en terme de risque de maladies cardiovasculaires.

Source : Arch Intern Med 25 février 2002;162:413-20

Descripteur MESH : Santé , Hypertension artérielle , Pression , Maladies cardiovasculaires , Risque , New York , Médecins , Patients , Santé publique , Personnes , Population , Pression artérielle

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