Transmission mère-enfant du VIH : des progrès encore insuffisants

Les protocoles courts de traitement antirétroviral permettent de réduire la transmission du VIH de la mère à l'enfant, indique une étude qui a comparé trois traitements. Néanmoins, le bénéfice de cette stratégie est considérablement réduit à 18 mois en raison d'un risque élevé de transmission du virus au cours de l'allaitement.

Les différents essais dans les pays les plus développés ont clairement montré l'intérêt des antirétroviraux dans la diminution du risque de transmission du VIH-1 de la mère à l'enfant. Dans un contexte socioéconomique plus difficile, des traitements courts réduisent également le risque pendant la période qui entoure la naissance.

Le groupe d'étude PETRA dirigé par le Dr Joep Lange (Université d'Amsterdam) présente dans le Lancet une étude comparative sur trois protocoles antirétroviraux basés sur la zidovudine et la lamivudine dans une population où l'allaitement est fréquent.

Cet essai randomisé, en double-aveugle et avec contrôle placebo a été réalisé entre juin 1996 et janvier 2000 en Afrique du Sud, Tanzanie et Ouganda. La population étudiée était composée de 1.797 femmes enceintes infectées par le VIH-1.

Quatre groupes ont été définis selon le traitement reçu par tirage au sort :

Groupe A : zidovudine+lamivudine dès la 36° semaine de grossesse, poursuivi pendant le travail et jusqu'au 7° jour après la naissance pour la mère et l'enfant.

Groupe B : idem groupe 1 excepté pour la période qui précédait le travail

Groupe C : zidovudine+lamivudine seulement pendant le travail

Groupe D : placebo

Six semaines après la naissance, le taux de transmission du VIH-1 était de 5,7 % dans le groupe A, 8,9 % dans le groupe B, 14,2 % dans le groupe C et 15,2 % dans le groupe placebo.

La majorité des mères (74 %) a choisi d'allaiter. Le taux d'infection à 18 mois chez les enfants était 15 % dans le groupe A, 18 % dans le groupe B, 20 % dans le groupe C et 22 % dans le groupe placebo.

Joep Lange et ses collaborateurs estiment donc que le traitement antirétroviral pendant la grossesse, l'accouchement et le post-partum confère une protection significative contre l'infection. Toutefois, des trithérapies pourraient être plus efficaces.

Malgré les bénéfices apparents de ces protocoles dans les pays en développement, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant devrait être accompagnée de mesures pour éviter la transmission ultérieure du VIH-1 via l'allaitement, insistent les auteurs.

Source : Lancet 2002;359:1178-86

SR

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