Prévention du VIH : le potentiel du diaphragme devrait être évalué

Une étude menée au Zimbabwe a montré que la majorité des femmes pouvaient utiliser le diaphragme comme méthode de contraception. Bien que son efficacité contre la transmission du VIH soit inconnue, il serait souhaitable de tester son intérêt dans ce contexte, estiment les chercheurs à l’origine de cette étude.

Le Dr Tsungai Chipato, co-auteur de cette enquête, explique que plusieurs résultats laissent penser que la protection physique du col utérin pourrait offrir un certain degré de protection contre le VIH « mais les tentatives d’étude des barrières physiques qui protègent le col comme les diaphragmes ont été gênées par le problème de l’acceptation du diaphragme. Maintenant que nous savons qu’ils sont acceptés, les diaphragmes doivent être testés pour définir leur efficacité dans la prévention du VIH. » Ces résultats sont présentés à la 14° Conférence internationale sur le SIDA qui se tient actuellement à Barcelone.

« Le col utérin apparaît comme un ‘point chaud’ en termes de susceptibilité au VIH », commente à ce sujet Nancy Padian, professeur de gynécologie obstétrique à l’Université de Californie à San Francisco (UCSF). Sa structure est fine et fragile et comporte plus de récepteurs spécifiques du VIH que le vagin.

Si le diaphragme n’apporte pas de protection directe contre le VIH, il pourrait néanmoins limiter le risque de façon indirecte. En effet, il a été montré que ce dispositif réduisait le risque de transmission des maladies sexuellement transmissibles d’origine bactériennes et ces infections facilitent la transmission du VIH. Le Dr Padian ajoute que le diaphragme peut être utilisé pour véhiculer des spermicides et il pourrait augmenter l’efficacité des nouveaux microbicides développés pour prévenir l’infection par le VIH.

Le diaphragme ne sera vraisemblablement pas d’une efficacité redoutable dans la prévention du VIH mais comme le souligne Padian, « Etant donné le besoin urgent de méthodes de prévention que les femmes pourraient utiliser sans que leur partenaire ne le sache ou sans leur consentement, le potentiel des produits disponibles ne peut plus rester inexploré. »

L’étude de Padian et ses confrères portait sur un programme adressé aux femmes et destiné à promouvoir l’utilisation du préservatif par leur partenaire. En cas d’utilisation non systématique du préservatif, les participantes entraient dans une deuxième phase d’étude où on leur proposait d’utiliser le diaphragme. Avant l’étude, seulement 1 % des participantes avaient déjà utiliser ce moyen de contraception. Au final, 98 % des participantes concernées ont utilisé le diaphragme comme moyen de contraception alternatif.

Source : UCSF

SR

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