Greffe du cœur : prévenir les rejets par blocage du récepteur membranaire d’une cytokine avec le daclizumab par voie intraveineuse

En matière de prévention des rejets de greffe cardiaque, le traitement d’induction avec le daclizumab diminue en toute sécurité la fréquence et la sévérité des rejets d’allogreffe cardiaque pendant la période d’induction, montre une étude américaine contrôlée, conduite par le Dr Ainay Beniaminovitz (Columbian-Presbyterian Medical Center, New York, USA) et publiée dans la dernière livraison du New England Journal of Medicine datée du 2 mars 2000.

Ces médecins et immunologistes ont utilisé le daclizumab, un anticorps monoclonal IgG1, pour bloquer le récepteur de l’interleukine-2 (IL-2), récepteur exprimé à la surface des cellules T activées par les alloantigènes du greffon cardiaque.

Ces chercheurs ont randomisé 55 patients non sensibilisés subissant une première transplantation cardiaque en vue de recevoir soit un traitement d’induction avec le daclizumab (1,0 mg/kg) par voie intraveineuse dans les 24 heures après la transplantation cardiaque et toutes les deux semaines par la suite, pour un total de 5 doses, soit un traitement immunosuppresseur généralisé.

Les auteurs précisent qu’une immunosuppression concomittante a été réalisée dans les deux groupe avec de la ciclosporine, du mycophénolate de mofétil, et de la prednisone.

Les critères de jugement principaux étaient l’incidence et la sévérité des rejets aigus et le délai jusqu’à la survenue d’un premier épisode de rejet confirmé par biopsie.

Parmi les 55 patients de l’étude, 28 avaient été randomisés dans le groupe daclizumab et 27 dans le groupe contrôle.

La fréquence moyenne des épisodes de rejet aigu (définis par un stade histologique de 2 ou plus en accord avec la classification de l’International Society of Heart and Lung Transplants) a été de 0,64 par patient du groupe contrôle et de 0,19 par patient du groupe daclizumab (p=0,02).

Un rejet aigu est apparu chez 17 patients sur 27 du groupe contrôle (63 %), versus 5 patients sur 28 dans le groupe daclizumab (18 %) ; p=0,04.

Au cours du suivi, 9 patients ont eu des épisodes de rejet histologique aigu de stade 3 dans le groupe contrôle, versus 2 dans le groupe daclizumab (p=0,03).

Par ailleurs, le délai jusqu’à la survenue d’une premier épisode de rejet a été significativement plus long dans le groupe daclizumab (p=0,04).

Enfin, les auteurs notent qu’il n’y a pas eu de réactions indésirables au daclizumab et qu’aucune différence significative n’a été observée entre les groupes pour l’incidence des infections ou cancers au cours du suivi.

Source : The New England Journal of Medicine, 2 mars 2000, Vol.342 : 613-9.

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