La dépendance au tabac, à l'alcool ou au café semble liée à une diminution du risque de maladie de Parkinson

Un niveau élevé de dopamine chez les personnes dépendantes du tabac, de l'alcool ou du café expliquerait la diminution de la fréquence de la maladie de Parkinson dans cette catégorie de la population. Cette hypothèse a été avancée par des chercheurs néerlandais lors de la présentation de leur travaux au 52° Congrès Annuel de l'Académie Américaine de Neurologie.

Plusieurs travaux ont déjà montré que la fréquence de la maladie de Parkinson était plus faible chez les fumeurs. De nouveaux travaux présentés cette semaine à San Diego par le Dr P. Willems-Giesbergen (Erasmus Medical Center, Rotterdam) pourraient permettre de clarifier ce point.

Sur la base d'une association entre la consommation de tabac et un risque réduit de Parkinson, la première hypothèse avancée était l'existence d'un "agent préventif" contenu dans la cigarette. Selon le Dr P. Willems-Giesbergen, cette hypothèse doit être sérieusement remise en question. La diminution du risque ne serait pas liée à un composant particulier de la cigarette mais plutôt aux comportements de dépendance en général.

La théorie avancée par le Dr P. Willems-Giesbergen suggère que la diminution du risque serait liée à un taux élevé de dopamine dans le cerveau des personnes sujettes à une dépendance. Les personnes avec un niveau peu élevé de dopamine sont moins sujettes à des dépendances mais pourraient développer plus facilement la maladie, qui résulte d'une nette diminution de la production de dopamine.

Le Dr Willems-Giesbergen et ses collaborateurs ont analysé les résultats d'une large étude prospective (Rotterdam Study) qui concernait environ 8.000 patients (âgés de 55 ans et plus) suivis pendant plus de 10 ans.

Les chercheurs ont montré que la fréquence de Parkinson chez les fumeurs était diminuée de 50 % environ par rapport aux non-fumeurs. Ils ont noté une relation dose-effet entre le nombre de cigarettes fumées et le risque de maladie de Parkinson.

Cette tendance a été également retrouvée chez les gros consommateurs d'alcool et de café bien qu'une relation dose-effet (sur la fréquence de la maladie) n'ait été mise en évidence que chez les gros buveurs.

Le Dr Willems-Giesbergen souligne que ces résultats sont en accord avec sa théorie mais elle précise qu'un suivi plus long de ces sujets doit permettre de confirmer cette tendance.

Source : communiqué de presse de l'American Academy of Neurology

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