Recommandations de l’Académie Nationale de Médecine concernant la prise en charge extrahospitalière de l’arrêt cardiocirculatoire

Les arrêts cardiocirculatoires inopinés sont responsables d’environ 50 000 morts subites par an en France. Plus de la moitié d’entre eux sont liés à une fibrillation ventriculaire. Le taux de survie observé à 1 mois est actuellement inférieur à 3%. Un appel immédiat aux unités mobiles de secours, des manœuvres simples de réanimation à la portée de tous (massage cardiaque externe en particulier), une défibrillation cardiaque très précoce, devraient pouvoir faire passer ce taux de survie à plus de 30%. L’apparition des défibrillateurs entièrement automatiques doit permettre leur utilisation par l’ensemble de la population informée.

Pour assurer une meilleure prise en charge extrahospitalière des arrêts cardiocirculatoires, l’Académie Nationale de Médecine recommande :

1 La formation, indispensable et répétée, du plus grand nombre de personnes, aux premiers secours :

1-1 accès renforcé et facilité pour les formations officielles aux premiers secours ;

1-2 formation obligatoire, initiale et continue, pour les médecins, pharmaciens, paramédicaux et les agents de la fonction publique ;

1-3 formation courte et répétée pour un public élargi notamment :

dans les centres de soins, dans les écoles, collèges et universités, lors de la journée citoyenne, dans les centres sportifs, dans les lieux publics, pour les proches des sujets à risque, lors de la préparation à l’examen du permis de conduire et des stages de récupération des « points ».

2 Une grande diffusion des défibrillateurs automatisés externes (avec maintenance périodique obligatoire des appareils), préférentiellement défibrillateurs entièrement automatiques, reliés à un appel au SAMU et facilement accessibles, notamment dans :

les lieux publics, les lieux de forte densité résidentielle, les lieux de travail, les centres commerciaux, les pharmacies, les centres sportifs, les aéroports et les gares, les moyens de transport (avions, bateaux, trains).

3 L’information et l’éducation répétées du grand public, utilisant le maximum de supports, écrits et audiovisuels (principalement la télévision) avec un message simple : « appeler, masser, défibriller » ;

4 L’élargissement des autorisations existantes pour l’utilisation des défibrillateurs automatiques, permettant l’emploi des appareils, non seulement par :

- les personnels administratifs et techniques exerçant au sein d’un établissement de santé ou d’une structure médico-sociale et les professionnels de santé titulaires de l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence, définie par arrêté du ministre chargé de la santé ;

- les personnels des armées ayant reçu une formation délivrée dans les conditions définies par arrêté du ministre chargé de la défense ;

- les personnels des services publics de secours ou des associations agréées de sécurité civile ayant reçu une formation dans le cadre de leur formation initiale ou continue aux emplois considérés, définie par arrêté du ministre chargé de la sécurité civile ;

mais aussi par toute personne ayant connaissance de l’utilisation du défibrillateur entièrement automatique (acte citoyen), faute de quoi la diffusion de ces appareils risque d’être insuffisamment opérante. Ce serait comme si une personne témoin d’un incendie ne pouvait pas utiliser l’extincteur disponible faute de formation agréée.

5 L’évaluation des stratégies, sur plusieurs années, par le SAMU et les centres hospitaliers en coordination avec les autres professionnels, avec mise en place d’un registre national.

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