Des victimes du coronavirus déposent plainte contre Jean Castex devant la Cour de Justice de la République

Des victimes du coronavirus déposent plainte contre Jean Castex devant la Cour de Justice de la République L’association Victimes Coronavirus France, réunissant plus de 200 personnes qui ont perdu leurs proches ou ont été malades du covid-19, saisit ce 17 septembre la Cour de Justice de la République pour comprendre pourquoi la France échoue là où d’autres pays européens, à commencer par l’Italie, ont réussi à maîtriser la situation.

La France le « Club med » du Covid-19 ?

En effet, les victimes du Coronavirus reprochent au gouvernement un certain laxisme concernant les mesures sanitaires qu’il aurait fallu prendre pour endiguer l’épidémie. Pour Me Di VIZIO qui représente l’association, depuis la nomination de Jean Castex, la politique du gouvernement a plus consisté à inciter au retour à la vie économique et sociale et moins à prendre les mesures sanitaires qui s’imposaient en temps et en heure.

Ainsi au mois de juillet, si le gouvernement a annoncé le port du masque en lieux clos, il ne l’a fait que sous la pression du recours du cabinet Di Vizio devant le Conseil d’État.

Il a également fallu attendre le 31 août pour que soit publié le nouveau protocole destiné à assurer la sécurité sanitaire des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid-19. Et là encore, sous la pression d’un autre recours devant le Conseil d’État pour que le port du masque soit systématisé au bureau, dans les écoles et universités.

L’absence de tests de dépistage aux arrivées des vols internationaux des aéroports a également fait l’objet de critiques parfois vives. Ainsi le 16 juillet dernier, Philippe Juvin, le chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou déclarait au micro de FranceTv. « Les avions atterrissent en France, les gens sortent de l’avion et puis s’éparpillent. C’est pas possible ». « En France, c’est le Club Med »

Un gouvernement à réaction ?

Concernant la politique de dépistage et l’absence de priorité accordée aux tests prescrits par les médecins face aux tests « de complaisance » exigés pour les voyages par exemple, il a fallu également attendre 5 longues semaines entre les premières plaintes des syndicats de médecins et la décision de mettre en place des circuits de dépistage dédiés aux personnes prioritaires.

À tel point qu’aujourd’hui dans certains départements, il devient difficile sinon impossible de se faire dépister dans des délais raisonnables.« Dans certaines régions, il faut 24 heures pour obtenir un rendez-vous, puis 24 heures avant de connaître les résultats. Mais dans d’autres, il peut se passer plusieurs jours avant d’obtenir un rendez-vous, et une semaine avant les résultats » explique à LCI Lionel Barrand, président du Syndicat national des jeunes biologistes qui pointe du doigt l’Île-de-France, Lyon, Toulouse et Marseille. Difficile dans ces conditions d’enquêter et de maîtriser les chaines de contaminations pour les équipes de « contact tracing ».

D’autant plus qu’on vient d’apprendre que ces équipes dont le travail pourrait nous permettre de gagner un peu de temps sur la propagation du virus étaient en sous-effectif et qu’il fallait recruter 2000 nouveaux agents de toute urgence au sein des ARS ou de l’assurance-maladie.

Il est pour le moins étonnant de constater que le gouvernement ait attendu qu’il y ait plus de 10 000 nouveaux cas par jour pour se rendre compte que les équipes en charge des enquêtes épidémiologiques étaient en sous-effectif et qu’elles ne pouvaient plus assumer la montée en charge.

Quitte à parler de sous-effectifs, il convient de rappeler que ce mal est chronique depuis des années tant à l’hôpital qu’en médecine de Ville et que si le système de santé est en tension c’est avant tout par manque de ressources humaines et par souci d’économie budgétaire. On aimerait sur ce point connaitre l’impact des mesures de la politique du gouvernement depuis la fin de la « première vague » épidémique.

Enfin, selon Me Di Vizio, le comble, c’est la capitulation du gouvernement qui délègue la responsabilité de gestion de la crise aux préfets de départements, au risque d’une confusion majeure.

Pour l’avocat des professionnels de santé, il s’agit de la troisième plainte déposée devant la CJR à l’encontre du gouvernement. Après une première plainte contre Agnès Buzyn et Edouard Philippe, puis une autre contre Olivier Véran, il précise que l’objectif de cette nouvelle plainte est d’amener à ce que l’enquête de la CJR ne s’arrête pas au 3 juillet 2020.

Les victimes, pour certaines traumatisées par les événements, souhaitent que toutes les mesures nécessaires et proportionnées soient prises pour combattre la pandémie, de façon à permettre à la population de les observer sur du long terme. Tous les chercheurs s’accordent en effet pour dire qu’il faut réapprendre à vivre avec le virus : oui, mais pas au détriment de la santé de la population !

 Les victimes du coronavirus, ces personnes qui ont perdu des proches ou ont été malades pendant la pandémie, ne veulent plus regarder comment l’État expose des millions de citoyens au covid-19, sans aucune cohérence de leurs actes, sans observer eux-mêmes les gestes barrière…

Les débats télévisés où personne ne porte le masque, les injonctions à se responsabiliser venant d’un gouvernement qui fuit toute responsabilité, leur sont insupportables. Les victimes du covid-19 en souffrent, et veulent que cela cesse. Que le gouvernement agisse et protège enfin sa population. Qu’il prenne l’exemple sur ses voisins européens. Qu’il se responsabilise, lui ! », explique Me Fabrice Di Vizio.

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