Pharmacien prescripteur : la majorité gouvernementale revient à la charge

Pharmacien prescripteur : la majorité gouvernementale revient à la charge Le 28 février, le député La République en marche (LREM) et rapporteur du projet de loi Santé, Thomas Mesnier, a annoncé sur Franceinfo son intention de déposer un amendement autorisant les pharmaciens à délivrer en urgence, sous protocole et sans ordonnance des médicaments habituellement délivrés sur prescription médicale. Cet amendement sera discuté le 18 mars prochain devant l’Assemblée nationale.

Un projet similaire de pharmacien prescripteur avait été proposé par la députée LREM Delphine Bagarry en octobre dernier. Mais cet amendement avait été rejeté par les députés lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale. Les syndicats de médecins libéraux s’étaient affichés particulièrement hostiles à cette proposition et dénonçaient pêle-mêle, les risques pour les patients, la remise en cause des prérogatives médicales et l’absence de concertation.

Un projet porté par la majorité

Mais cette fois-ci le projet a d’autant plus de chances d’être entériné qu’il est porté par la majorité présidentielle.

Il s’agirait d’autoriser les pharmaciens à « dépanner » les patients en cas de petite urgence, ou lorsque le médecin traitant n’est pas disponible en soirée ou le week-end. Les pathologies et les règles de délivrance des traitements qui pourraient entrer dans ce cadre restent à préciser.

Pour Thomas Mesnier sur Europe 1, « Le but, c’est d’améliorer l’accès au soin. Dans ma vie d’urgentiste, il n’y a pas si longtemps que ça, je voyais tous les jours des gens venir aux urgences pour des petites maladies du quotidien (angine, conjonctivite, cystite…) qui ne nécessitent absolument pas le plateau technique des urgences ».

Afin d’anticiper les levées de boucliers de ses confrères médecins, il précise que :
– le médecin traitant restera le pilier central du parcours de soins
– qu’il ne s’agit pas de redéfinir le rôle de chaque profession,
– que le pharmacien sera contraint de transmettre les informations au médecin du patient en cas de délivrance de médicament sous protocole.

Au micro de France Info, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, qui semblerait être à l’origine de cet amendement explique qu’il s’agit avant tout de sécuriser et d’encadrer une pratique qui existe déjà.

« Ce que nous proposons, c’est que les pharmaciens dans des pathologies qu’on va dire bénignes ou des petites urgences, type cystite, conjonctivite, dermatite inflammatoire puissent délivrer un médicament qui est normalement prescrit par un médecin. »

Des ardeurs tempérées par A BUZYN

De son côté Agnès BUZYN, interrogée devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, se veut plus modérée. Si elle est favorable à un rôle renforcé des pharmaciens dans les parcours de santé, elle considère que la proposition de Thomas Mesniers nécessite encore un peu de travail pour être aboutie. Soucieuse de ne pas perturber les négociations conventionnelles en cours sur les communautés territoriales professionnelles de santé (CPTS), elle milite pour plus de concertation afin de formaliser un projet qui ait l’assentiment de l’ensemble des professionnels de santé concernés.

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