Les violences contre les médecins en hausse de 23%

Les violences contre les médecins en hausse de 23% Le CNOM, en collaboration avec Ipsos, vient de publier le vingtième rapport annuel de son Observatoire sur la sécurité des médecins. La publication de ce rapport coïncide tragiquement avec des événements survenus au CHU de Reims, où une infirmière a perdu la vie suite à une agression brutale et une secrétaire médicale a également été attaquée. Ces incidents renouvellent l'appel à une discussion approfondie sur la protection des professionnels de santé.

Selon les informations de l'Observatoire, le nombre d'incidents et d'agressions signalés par les médecins auprès de leurs conseils départementaux de l'Ordre a connu une hausse significative, avec une augmentation de 23% en 2022 par rapport à 2021. Cette croissance est sans précédent depuis la création de l'Observatoire.

Une représentation disproportionnée des généralistes

Parmi les professionnels de santé qui signalent des incidents, une majorité écrasante de 71% sont des médecins généralistes. Cependant, le CNOM exprime sa préoccupation quant à une sous-déclaration probable de ces violences, en particulier de la part des médecins exerçant dans les établissements de soins publics et privés. À titre d'illustration, sur les 1244 déclarations recueillies en 2022, seulement 31% ont abouti à une plainte.

Une part significative des incidents, soit 33%, découle d'une critique concernant la prise en charge. Ces critiques peuvent émerger suite à un refus de prescrire un traitement ou un congé maladie, ou encore face à une durée d'attente jugée déraisonnable.

Quant à la répartition géographique des incidents, une majorité de 56% se produisent en milieu urbain, tandis que les milieux ruraux et les banlieues sont respectivement touchés à hauteur de 21% et 19% des cas.

Un drame révélateur au CHU de Reims

La publication du rapport de l'Observatoire est d'autant plus marquante cette année qu'elle survient en même temps qu'un fait d'une gravité extrême. Au CHU de Reims, une infirmière a tragiquement perdu la vie, victime d'une agression. Une secrétaire médicale de l'établissement a également été violemment attaquée. Ces actes odieux et inqualifiables sont un témoignage criant de la réalité de la violence à laquelle sont confrontés les professionnels de santé, en dépit de leur vocation première : aider et soigner. Ce drame souligne l'urgence de la situation et rappelle combien il est nécessaire d'agir pour garantir la sécurité des soignants, et ce, dans tous les milieux de soins.

Le CNOM se tient prêt à soutenir les médecins face à ces défis. Il rappelle sans cesse les Pouvoirs publics à leur devoir de protection des professionnels de santé et accompagne les médecins dans leurs démarches suite à ces incidents. L'Ordre encourage vivement les médecins à solliciter leurs conseils départementaux en cas de violence, qu'elle soit physique, verbale ou sous forme de harcèlement. Un service d'entraide a été mis en place pour soutenir les médecins confrontés à de telles situations.

Face à ces problèmes d'insécurité croissants, le Conseil National de l'Ordre des Médecins exhorte à une action collective pour prévenir ces violences envers les médecins et l'ensemble des soignants. Il est temps d'agir.

 

Crédit photo : DepositPhotos

 

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