Une analyse génétique permet de distinguer les souches d'Enterococcus faecium responsables d'infections nosocomiales

Les souches d'Enterococcus faecium résistantes à la vancomycine (EFRV) constituent une réelle menace en cas d'infections nosocomiales. Une étude néerlandaise vient de montrer que les souches d'EFRV responsables d'épidémie se distinguent par la présence d'un variant du gène esp</i> qui est associé à une virulence accrue. Ce gène est absent des souches non-épidémiques et constitue à ce titre un bon marqueur pour le contrôle et le suivi des infections nosocomiales. De plus, la protéine correspondante pourrait être utilisée comme cible thérapeutique.

Ces résultats seront publiés par Willems et al dans le Lancet du 17 mars. Ces auteurs rappellent que les souches EFRV sont devenues endémiques dans les hôpitaux américains alors que les porteurs sains sont rares. Au contraire, l'Europe a été peu touchée par ce type d'infections nosocomiales bien que les souches d'EFRV soient fréquemment retrouvées chez des porteurs sains et le bétail.

Willems et al ont procédé à une analyse génétique d'isolats d'EFRV provenant des USA, d'Europe et d'Australie. Ces souches avaient été associées à des infections nosocomiales ou isolées chez des porteurs sains.

"Une sous-population d'E. faecium spécifique et génétiquement distincte des isolats de EFRV non-épidémique est la cause des épidémies hospitalières sur les trois continents", indiquent les chercheurs.

En effet, cette sous-population possède un variant du gène esp&lt;/i> qui n'est pas retrouvé dans les isolats non-épidémiques. Ce gène avait été associé à une virulence accrue chez E. faecalis mais n'avait pas été détecté chez E. faecium.

"Puisqu'il n'y a pas d'antibiotique efficace contre EFRV, la colonisation bactérienne ne peut être traitée", souligne Marc Bonten (université d'Utrecht), un des chercheurs à l'origine de cette découverte. "En conséquence, les patients restent infectieux durant des périodes prolongées".

Ceci peut expliquer le nombre croissant d'infections à EFRV aux USA et l'accumulation des isolats dans les hôpitaux. "Comme on l'a vu aux USA, une fois que l'épidémie est établie, le contrôle de la propagation est presque impossible. Cependant, la caractérisation des bactéries à l'aide du gène esp&lt;/i> devrait identifier celles qui se propagent rapidement et aider au contrôle de l'infection", a ajouté Marc Bonten dans un communiqué.

De plus, le gène esp&lt;/i> code pour une protéine de surface chez E. faecalis, ce qui suggère qu'elle est accessible aux anticorps. "Cela pourrait être une cible thérapeutique potentielle pour l'éradication de la sous-population EFRV épidémique dans le tractus gastro-intestinal des porteurs", concluent Willems et al.

Source : Lancet 2001;357:853-54

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