L’aspirine et les coumariniques réduisent le risque de réocclusion après une fibrinolyse

Après une fibrinolyse pour infarctus du myocarde (IDM), un traitement par aspirine et antivitaminique K dérivé de la coumarine est plus efficace qu’une l’aspirine seule pour prévenir les réocclusions. Ceci est la conclusion d’une étude publiée en avance sur le site de la revue Circulation.

« Les chances de réocclusions de l’artère étaient réduites de 45 % avec le traitement combiné », commente le Dr Freek Vergheugt (Institut inter universitaire de cardiologie, Pays-Bas) qui a encadré cet essai. « Cette étude montre que les patients devraient utiliser pendant au moins trois mois des anticoagulants oraux plus de l’aspirine après qu’ils aient reçu une fibrinolyse pour un infarctus du myocarde. »

L’essai portait sur des cas d’IDM avec élévation du segment ST et traités par fibrinolyse. Vergheugt rappelle à ce propos qu’environ 30 % des patients traités par fibrinolyse sont concernés par une réocclusion dans l’année qui suit. « En Europe, il est courant d’ajouter des anticoagulants oraux ou traitement par aspirine chez les patients avec des artères coronaires obstruées. »

Dans cet essai, Brouwer et al. ont identifié 3087 patients victimes d’un IDM qui participaient à l’essai APRICOT-2 (Antithrombotics in the Prevention of Reocclusion In Coronary Thrombolysis). Les patients, principalement des hommes, ont bénéficié d’une fibrinolyse. Une angiographie coronaire dans les 48 heures suivante était réalisée afin d’évaluer le rétablissement du flux, critère d’inclusion dans l’essai.

Après tirage au sort, les sujets retenus ont reçu un traitement standard par héparine et aspirine seule ou un traitement de trois mois par aspirine et coumariniques (‘coumarin’), qui incluait un traitement par héparine jusqu’à atteindre un INR de 2 à 3, selon l’article de Brouwer et al.

A trois mois, une réocclusion était observée chez 15 % des patients du bras aspirine+coumariniques (19 patients) comparé à 28 % des patients du bras aspirine seule (36 patients), ce qui se traduit par un risque relatif de 0,55 (IC 95 % = 0,33-0,90) et un P<0,02.

Par ailleurs, le taux de survie sans récidive d’IDM et recanalisation était de 86 % dans le bras aspirine+coumariniques comparé à 66 % dans le bras aspirine seule (P<0,01). Les complications hémorragiques (mineures et majeures) ont respectivement concerné 5 % et 3 % des patients, sans différence significative entre les groupes.

« C’est la plus large étude randomisée à ce jour avec des données angiographiques et cliniques de suivi qui s’intéresse à l’efficacité d’un traitement antithrombotique combiné et continu jusqu’à trois mois après un IDM avec élévation du segment ST », commente Vergheugt dans un communiqué de l’American Heart Association. « Cependant, en raison des implications en pratique courante, nous devons attendre les résultats d’essais plus importants sur ce traitement antithrombotiques et d’autres », conclut-il.

Source : American Heart Association. Circulation Published online befre print July 15, 2002. Brouwer et al, Aspirin Plus Coumarin Versus Aspirin Alone in the Prevention of Reocclusion After Fibrinolysis for Acute Myocardial Infarction. Results of the Antithrombotics in the Prevention of Reocclusion In COronary Thrombolysis (APRICOT)-2 Trial.

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