Traitement de l’hépatite C et troubles psychiatriques : l’Afssaps diffuse une mise au point

L’Afssaps diffuse une mise au point sur l’évaluation et la prise en charge des troubles psychiatriques liés au traitement des patients adultes atteints de l’hépatite C. Ces troubles psychiatriques constituent l’une des raisons pour lesquelles le traitement anti-hépatite C n’est pas débuté ou maintenu, compromettant ainsi les chances d'éradication du virus . Ces recommandations générales visant à améliorer la prise en charge du patient insistent notamment sur l’importance d’une collaboration étroite entre les différentes équipes médicales impliquées dans le suivi médical du patient avant, pendant et après le traitement anti-hépatite C.

L’infection chronique par le virus de l’hépatite C concerne environ 200000 personnes en France. Le traitement de référence de cette infection chronique associe une injection hebdomadaire d’interféron alfa pégylé à une prise orale biquotidienne de ribavirine pendant une période de 6 mois à 1 an en fonction du type de virus.Lors du traitement, des effets indésirables psychiatriques tels que troubles de l’humeur, symptômes dépressifs, anxiété, troubles du sommeil et du comportement, tentatives de suicide, suicides, épisodes maniaques et états psychotiques ont été observés. La fréquence et la sévérité potentielle de ces troubles constituent à l’heure actuelle l’une des raisons pour lesquelles le traitement n’est pas engagé, ou est mal suivi voire arrêté, compromettant ainsi les chances d'éradication du virus.Dans ce contexte, et à la demande du corps médical, une réflexion a été engagée pour améliorer la prise en charge des manifestations psychiatriques chez les patients infectés par l’hépatite C recevant un traitement par interféron alfa pégylé et ribavirine. Ainsi, l’Afssaps a réuni un groupe d’experts constitué de psychiatres, hépatologues, infectiologues, addictologues et médecins généralistes. Il en résulte des recommandations générales qui insistent notamment sur la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire (hépatologue, infectiologue, psychiatre, médecin traitant et addictologue). Cette prise en charge s’accompagne d’une information du patient et de son entourage sur les risques liés au traitement. Par ailleurs, une attention particulière doit être accordée au bilan psychiatrique et à la stabilisation de l’état psychiatrique du patient avant l’instauration du traitement, puis à tout signe de modification du comportement durant le traitement. Des manifestations psychiatriques ayant été rapportées plusieurs mois après l’arrêt du traitement anti-hépatite C, il est recommandé de poursuivre une surveillance de l’état psychiatrique du patient après l’arrêt de ce traitement.La mise au point « Evaluation et prise en charge des troubles psychiatriques chez les patients adultes infectés par le virus de l’hépatite C et traités par interféron alfa et ribavirine » sera envoyée aux professionnels de santé concernés (hépatologues, infectiologues, psychiatres, addictologues et médecins généralistes prenant en charge des patients infectés par le VHC). Elle est également disponible sur le site de l’Afssaps.

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