La liste de contrôle OMS pour la sécurité chirurgicale réduit d'un tiers les décès

Un ensemble d’hôpitaux de huit villes de différents pays a démontré avec succès que l’emploi d’une liste de contrôle simple, mise au point par l’Organisation mondiale de la Santé, pour les interventions majeures permet de réduire d'un tiers l’incidence des décès et des complications chirurgicales.

Il ressort de l’analyse des études effectuées par les hôpitaux concernés dans chacune des six Régions de l’OMS que le taux des complications majeures après une intervention chirurgicale en salle d’opération a été ramené de 11% au cours de la période de référence à 7% après l’introduction de la liste de contrôle, ce qui correspond à une réduction d’un tiers. Les décès de patients hospitalisés après une intervention majeure ont diminué de 40% après l’introduction de la liste.Comme l’a souligné le Dr Atul Gawande, principal auteur de cette étude et responsable de l’équipe chargée de la mise au point de la liste de contrôle de l'OMS pour la sécurité chirurgicale, "l’idée de recourir à une liste de contrôle succincte mais complète est étonnamment nouvelle en chirurgie. Le personnel en salle d’opération s'est parfois montré réticent dans un premier temps. Mais les résultats sont sans précédent et les équipes chirurgicales sont devenues des partisans convaincus de la liste."Des données ont été recueillies sur 7688 patients – 3733 avant l’introduction de la liste et 3955 après.L’étude a été appliquée dans des hôpitaux de pays à revenu élevé et à faible revenu – à Ifakara (République-Unie de Tanzanie), à Manille (Philippines), à New Delhi (Inde), à Amman (Jordanie), à Seattle (États-Unis d’Amérique), à Toronto (Canada), à Londres (Royaume-Uni) et à Auckland (Nouvelle-Zélande). Les complications ont diminué dans les mêmes proportions dans les hôpitaux de pays à revenu élevé et à faible revenu.Pour le Dr Gawande, "la portée de ces résultats dépasse le cadre de la chirurgie et il semble bien que des listes de contrôle sont susceptibles d’améliorer la sécurité et la fiabilité des soins dans de nombreux domaines médicaux. Elles doivent être succinctes, extrêmement simples et avoir fait l’objet d’une mise à l’épreuve pratique préalable. Mais dans tout une série de domaines, des soins cardiaques aux soins pédiatriques, elles pourraient devenir aussi essentielles que le stéthoscope dans la médecine de tous les jours".La liste de contrôle qui a été lancée par l’OMS comme recommandation pour une chirurgie sûre l’an dernier s'est imposée depuis auprès du personnel en salle d’opération, chirurgiens et anesthésistes compris.Quelques minutes suffisent pour l'utiliser lors de trois étapes critiques – avant l’anesthésie, avant l’incision cutanée et avant que le patient ne quitte la salle d’opération. Il s’agit de vérifier l'administration sûre de l'anesthésie, une prophylaxie appropriée contre l’infection, un travail d’équipe efficace en salle d’opération et d’autres pratiques essentielles en milieu péri-opératoire.Les résultats de l’étude seront publiés en ligne le 14 janvier 2009 sur le site web du New England Journal of Medecine et paraîtront ensuite dans le numéro de la revue daté du 29 janvier 2009.

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