Transplantation rénale : évaluation d'un traitement immunosuppresseur

Un groupe américain a comparé l'efficacité du sirolimus (rapamycine) et de l'azathioprine, tous deux en association avec la ciclosporine et la prednisone, dans la prévention des rejets lors des transplantations rénales. Les résultats du Rapamune US Study Group indiquent que le sirolimus réduit la fréquence et la sévérité des rejets aigus mais les auteurs ajoutent que les doses optimales restent à définir.

Le bilan de cet essai multicentrique de phase III a été publié dans le dernier numéro du Lancet. Dans cette publication, le Dr B. Kahan (University of Texas Medical School à Houston) rappelle que 20 à 40 % des patients qui bénéficient d'une transplantation rénale sont sujet à un rejet aigu et ce malgré l'utilisation de multithérapies immunosuppressives.

"Des études in vitro et in vivo suggèrent que le sirolimus et la ciclosporine agissent d'une façon complémentaire", souligne le Dr Kahan. Les auteurs ont évalué l'efficacité du sirolimus et de l'azathioprine en combinaison avec la ciclosporine et la prednisone.

Au total, 719 patients ont reçu après une transplantation rénale soit du sirolimus à 2 mg/j (n = 284) ou 5 mg/j (n = 274) soit de l'azathioprine (n = 161). Ces traitements étaient associés à la prise de ciclosporine et de prednisone.

Les taux de rejet à 6 mois étaient plus faibles dans les deux groupes sirolimus ( 2mg : 18,7 %; 5 mg : 16,8 %) que dans le groupe azathioprine (32,3 %). Cette tendance s'est confirmée lors de l'analyse des rejets aigus dont la fréquence était de 16,9 % pour le sirolimus 2mg, 12 % pour le sirolimus 5 mg et 29,8 % pour l'azathioprine.

Cependant, l'examen des patients à 12 mois montre que "la survie était similaire pour les greffons et les patients". Les premiers épisodes de rejets aigus étaient plus tardifs dans les groupes sirolimus.

Les auteurs concluent que "L'utilisation du sirolimus a réduit les incidents de rejet aigu confirmés par biopsie sans augmenter les complications". "D'autres études sont nécessaires pour définir les doses optimales pour ces traitements combinés".

Dans un commentaire qui accompagne l'article, le Dr P.Halloran (Université d'Alberta, Canada) note que les troubles rénaux, l'hyperlipidémie et une élévation de tension artérielle étaient plus fréquents chez les patients sous sirolimus (rapamycine). "Chacune de ces variables pourrait réduire à long terme la survie du greffon ou du patient", ajoute-t-il. Selon lui, l'évaluation de ce traitement doit être ciblée sur les effets à long terme.

Source : Lancet 2000;356:194-202, 179-180

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