Dossier Médical Partagé : de nouvelles obligations administratives suscitent l’ire des médecins

Dossier Médical Partagé : de nouvelles obligations administratives suscitent l’ire des médecins Un arrêté publié au Journal officiel le 30 avril a rallongé considérablement la liste des documents que les médecins devront obligatoirement verser au dossier médical partagé (DMP) et envoyer par messagerie sécurisée aux patients et aux autres professionnels de santé concernés par sa prise en charge. Ces nouvelles obligations administratives suscitent l’ire de nombreux médecins déjà débordés par la paperasse en tout genre.

Dans le cadre du déploiement de l’espace numérique de santé, de nouvelles obligations administratives vont incomber aux médecins ainsi qu’aux biologistes à partir du mois de décembre 2022. Il s’agit essentiellement d’assurer un meilleur suivi et coordination des soins prodigués aux patients en versant des documents aux DMP et en les envoyant par messagerie sécurisée aux patients et aux professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins.

Ainsi les comptes rendus des examens de biologie médicale, les comptes rendus des examens radio-diagnostiques ainsi que les prescriptions de produits de santé seront concernés par cette obligation à partir de décembre 2022 sauf s’ils sont liés à des séjours hospitaliers.

Le 31 décembre 2023, le compte rendu opératoire, la prescription d’examen de biologie médicale, la demande d’examen de radiologie (pour les actes pratiqués en médecine de ville, les certificats et déclarations produits par les médecins ainsi que les lettres et courriers adressés à un professionnel de santé en dehors du cadre d’un séjour hospitalier seront à leur tour soumis à cette obligation de versement au DMP ou d’envoi par messagerie sécurisée

Cette liste de documents s’ajoute au volet de synthèse médicale, à la lettre de liaison en vue d’une hospitalisation et à la Lettre de liaison de sortie d’hospitalisation

Dossier Médical Partagé : de nouvelles obligations administratives suscitent l’ire des médecins

 

 

Si l’objectif est louable, parler d’obligations administratives supplémentaires à un médecin libéral à la recherche du temps médical perdu ne pouvait que provoquer une réaction épidermique voire allergique d’autant plus forte que le DMP n’a laissé que peu de bons souvenirs aux médecins en exercice depuis une vingtaine d’années.

« Et bien voilà de quoi creuser encore un peu plus les déserts médicaux, et pousser vers la porte de sortie bon nombre de médecins qui étaient miraculeusement encore en train de tenir bon dans ce métier.

Pauvre France, si riche d’autant de vide.» Fanny sur Facebook

« En 2023, 25% des médecins libéraux atteindront 65 ans. Il faudra veiller à ne pas trop les braquer avec des obligations irréalistes, parce que la désertification pourrait progresser brutalement. » Dr Dupagne

« Ils ne se rendent pas compte que ça prend entre 2 et 3 heures par jour de tout récupérer sur l’informatique....

moi je reviendrai au papier et j’attends que la caisse me déconventionne d’une manière arbitraire, car je ne vais pas rentrer dans les rangs.... après ce sera aux patients de se plaindre à la caisse » Alexandra

« Pourquoi imposer ça aux médecins si ce n’est pour les considérer comme des petites mains méprisables au service des collecteurs de données ? » Isa

Il reste à espérer que ces nouvelles obligations deviennent le moins chronophages possible, voire transparentes pour les praticiens. Les éditeurs de logiciel y travaillent. Ils ont reçu des financements publics pour cela. SI l’équipement en logiciel référencé Ségur est devenu un indicateur socle dans le cadre du forfait structure, les carottes proposées semblent peu incitatives financièrement.

« Ce n’est pas avec 1500 euros ou même 3000 qu’on embauchera une secrétaire pour faire ce boulot administratif! »

Crédit photo : DepositPhotos

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1 réaction(s) à l'article Dossier Médical Partagé : de nouvelles obligations administratives suscitent l’ire des médecins

  • MyPassion

    Philippe Pinson| 17/05/2022- REPONDRE

    caricature de la bureaucratie a la sauce numérique. qui cherchera une information dans un ENS saturé de centaines de documents? classés comment? et quelle est l'utilité sans parler du danger que représente ce bigdata pour les personnes en cas de fuite ? Les accidents, piratages sont possibles, comme les accidents de centrale nucléaire, n'en déplaise aux technoadorateurs

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