4000 médecins libéraux battent le pavé à Paris

4000 médecins libéraux battent le pavé à Paris En grève du 2 au 8 janvier, les médecins libéraux se sont mobilisés le 5 janvier à Paris pour défiler entre la place du Panthéon et le ministère de la Santé.

Organisé par le collectif Médecins pour demain et soutenu par pas moins de 4 syndicats (FMF, l’UFMLS, le SML et Jeunes Médecins), la manifestation a rassemblé 4000 personnes selon les organisateurs et 2300 selon la préfecture de Police. Ce qui en soit est déjà un franc succès à mettre au crédit du Dr Christelle Audigier, médecin généraliste et fondatrice de ce collectif créé en septembre dernier et qui regroupe désormais 6 000 personnes sur Facebook.

Défilant aux slogans de « Médecins, pas Larbin », « Médecine libérale maltraitée, désert médical assuré », « c’est la médecine qu’on assassine », le long cortège composé essentiellement de trentenaires s’est dirigé bruyamment et dans une ambiance festive vers le ministère de la Santé avant de s’agenouiller en brandissant stéthoscopes dans une longue minute de silence.

 

4000 médecins libéraux battent le pavé à Paris

Si une délégation a bien été reçue au ministère pendant deux heures, le ministère de la Santé François Braun n’a consenti que 10 minutes de son emploi du temps pour venir saluer ses confrères et assister à cette entrevue. Ce qui au moment où le président en personne reçoit les boulangers a été reçu comme une forme de mépris.

La veille François Braun avait fermé la porte à une consultation à 50 euros tout affirmant que la consultation serait bien revalorisée dans le cadre des négociations conventionnelles à condition que l’offre de soins médicaux réponde aux besoins des Français.

« Je veux que les 650 000 Français qui sont en maladie chronique aient un médecin traitant, parce qu’ils n’en ont pas actuellement, je veux qu’on puisse avoir un médecin la nuit, le week-end… » F. Braun.

Cette réponse sous forme de donnant/donnant montre bien que le gouvernement n’entend pas répondre favorablement au choc d’attractivité réclamé par les manifestants pour développer l’offre de soins médicaux et pallier les difficultés d’accès aux soins des Français. Non, la stratégie du gouvernement consiste plutôt à développer la délégation ou le transfert de tâches médicales vers d’autres professions de santé.

C’est tout l’objet de la proposition de loi Rist qui sera défendue le 10 janvier prochain en commission parlementaire. Ce projet de loi vise en effet à développer le partage des soins de premiers recours avec les infirmiers en pratique avancée, les kinésithérapeutes, les orthophonistes et les assistants en médecine buccodentaire. En l’état ces transferts de tâches seraient non protocolisés et se feraient en dehors de tout parcours de soins coordonnés. Ce dernier point ne manquera de crisper encore un peu plus les relations entre les médecins libéraux et le gouvernement.

 

Crédit Photos : Médecins Pour Demain
Vidéo : UFMLS

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