Le stress conjugal aggrave le pronostic des femmes souffrant d’une maladie coronarienne

Parmi les femmes souffrant d’une maladie coronarienne, le risque d’avoir un événement coronarien récurrent est plus important pour celles subissant un stress conjugal grave. Par contre, le stress professionnel n’a pas d’incidence sur la récurrence de tels événements coronariens. C’est ce que suggère une étude suédoise parue dans le Journal of the American Medical Association.

Stress psychosocial et maladie coronarienne sont liés chez l’homme, mais l’impact pronostique du à un tel stress a rarement été étudié chez la femme.

Aussi, afin de déterminer l’impact du stress professionnel et conjugal chez les femmes souffrant d’une maladie coronarienne, une étude prospective basée sur la population a été conduite à Stockholm sur 292 patientes âgées de 30 à 65 ans (279 travaillant ou cohabitant avec un partenaire du sexe masculin). Ces femmes ont été hospitalisées entre février 1991 et février 1994 pour un infarctus du myocarde ou une angine de poitrine instable. Les patientes ont été suivies pendant une période médiane de 4,8 ans après le diagnostic de leur maladie.

Les principaux critères d’évaluation pris en compte ont été les événements coronariens récurrents (incluant un décès par maladie cardiaque, un infarctus du myocarde, intervention de revascularisation) liés au stress conjugal (évalué en utilisant le Stockholm Marital Stress Scale) et au stress professionnel.

Après avoir pris en compte des facteurs comme l’âge, le taux d’œstrogène, le niveau d’éducation, le rapport au tabac, un diabète sucré, la pression systolique, le taux de triglycéride, le taux de cholestérol HDL, l’étude montre que parmi les femmes mariées ou cohabitant avec un partenaire du sexe masculin (n=187), le stress marital est associé à une augmentation 2,9 fois plus importante du risque de survenue d’événements coronariens récurrents (IC 95 % = 1,3-6,5) .

Parmi les femmes travaillant (n=200), le stress professionnel n’est pas significativement prédictif d’événements coronariens récurrents.

Selon les auteurs, ces résultats indiquent que le stress conjugal, contrairement au stress professionnel, aggrave le pronostic chez la femme âgée de 30 à 65 ans souffrant d’une maladie coronarienne. Ces résultats différent d’études antérieures faîtes chez l’homme et suggèrent que des mesures préventives spécifiques soient adaptées aux besoins des femmes souffrant d ‘une maladie coronarienne.

Source : JAMA 2000 ; 284 : 3008-3014

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