Une consommation modérée d’alcool peut réduire la mortalité après un infarctus

Après un infarctus aigu du myocarde, ceux qui avaient l’habitude dans l’année précédant leur accident cardiaque de consommer modérément de l’alcool présentent un risque de décès plus faible, comparé à ceux qui n’en consommaient pas. Ce sont les résultats d'une étude américaine parue dans le Journal of the American Medical Association.

D’après certaines études déjà publiées, la consommation d’un verre d’alcool par jour diminue le risque d’un premier infarctus aigu du myocarde (IAM), comparé aux gros ou aux non buveurs. Toutefois, l’effet d’une consommation antérieure d’alcool sur la mortalité après un IMA est incertaine.

Le Dr K. Mukamal du Beth Israel Deaconess Medical Center à Boston et ses collaborateurs se sont attachés à déterminer si une consommation antérieure d’alcool affectait la mortalité à long terme après un IAM.

Une étude de cohorte prospective conduite dans 45 hôpitaux américains entre 1989 et 1994 et impliquant 1913 patients hospitalisés suite à un infarctus aigu du myocarde a été réalisée. Comme mesure d’évaluation principale, les auteurs ont regardé toutes les causes de mortalité, comparé à la consommation hebdomadaire moyenne rapportée de bière, vin ou alcool durant l’année précédant l’IAM. La période de suivi médiane a été de 3,8 ans.

Sur les 1913 participants, 47 % (896) ne buvaient pas, 36 % (696) consommaient moins de 7 verres par semaine d’alcool et 17 % (321) étaient des consommateurs modérés (7 verres ou plus d’alcool) par semaine.

Comparé à ceux qui ne buvaient pas, ceux qui consommaient moins de 7 verres d’alcool par semaine présentaient un risque de mortalité plus faible (3,4 vs 6,3 décès / 100 personnes-années ; rapport de risque (RR) = 0,55 ; IC 95 % = 0,43-0,71). De même, ceux qui consommaient plus de 7 verres par semaine, le risque était également plus faible (2,4 vs 6,3 décès / 100 personnes-années ; RR = 0,38 ; IC 95 % = 0,25-0,55).

A près avoir tenu compte de certaines caractéristiques comme la propension à boire (caractéristiques démographiques, cliniques, comportementales) et d’autres facteurs confondants potentiels (âge, sexe, indice de masse corporelle, diabète, hypertension …), il apparaît que la consommation d’alcool reste prédictive de la mortalité. Ainsi pour moins de 7 verres d’alcool par semaine et comparé à ceux qui ne buvaient pas, le RR ajusté est de 0,79 (IC 95 % = 0,60-1,03), et pour 7 verres ou plus par semaine, le RR ajusté est de 0,68 (IC 95 % = 0,45-1,05).

Enfin, cette association est identique aussi bien pour la mortalité globale que la mortalité cardiovasculaire, quel que soit le sexe, et le type d’alcool.

D’après ces résultats, le Dr Mukamal suggèrent que ceux qui ont une maladie cardiaque ou des antécédents familiaux devraient consulter leur médecin afin de voir s’il est possible de mettre en place un programme préventif basé sur l’effet protecteur de l’alcool. En effet, selon les individus, il est nécessaire de soupeser les risques et bénéfices liés à la consommation d’alcool.

Source : JAMA 2001 ; 285 : 1965-1970

Descripteur MESH : Mortalité , Risque , Infarctus , Myocarde , Sexe , Personnes , Vin , Association , Verre , Patients hospitalisés , Patients , Maladie , Indice de masse corporelle , Hypertension artérielle , Hôpitaux , Diabète , Boston , Bière

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