Lien entre l’hyperthyroïdie 'border line' et le risque de décès chez les gens âgés

Selon une étude italiano-britannique à paraître dans le numéro de The Lancet du 15 septembre 2001, les personnes âgées avec des faibles taux de TSH, sans avoir pour autant une maladie de la thyroïde, verraient leur risque de décès cardiovasculaire augmenter.

Les auteurs ont cherché à savoir si chez les patients âgés atteints de légère hyperthyroïdie, cette dernière était responsable à long terme d’un taux de mortalité accru.

L’étude a regroupé 1191 patients de Birmingham, âgés de 60 ans et plus, qui n’avaient pas reçu de prescription de thyroxine ou d’antithyroïdiens. La concentration de TSH sanguine, un marqueur de l’hyper-activité de la glande thyroïde, a été mesurée entre 1988 et 1989, puis les patients ont été revus 10 ans plus tard.

Les auteurs ont comparé à la fois les causes de mortalité des patients selon leur taux initiaux de TSH et les ont également comparés avec ceux de la population générale anglaise et galloise, selon l’âge, le sexe et l’année du décès.

Le taux de mortalité de la population étudiée a été sensiblement le même que celui de la population générale. Cependant, les décès ont doublé durant les cinq premières années parmi les individus de la population étudiée ayant des taux bas de TSH. De plus les décès par accidents cardiovasculaires ont plus que triplé comparativement à ceux des individus avec des taux d’hormones normaux.

Jayne Franklyn, l’auteur de l’étude, conseille donc aux personnes âgées dont le taux de TSH sanguin est faible de suivre un traitement adapté (en général l’iode radio-actif) afin de restaurer un fonctionnement normal de leur glande thyroïde et par conséquent de les protéger d’éventuels accidents cardiovasculaires. Des études cliniques sont donc nécessaires à l’élaboration de tels traitements.

En commentaire de cette étude, Vahab Fatourechi précise que de telles études ne se justifient pas chez des patients atteints de maladie thyroïdienne ou possédant des taux de TSH inférieurs à 0,1 mU/L, mais pour ceux dont le taux est compris entre 0,1 et 0,5 mU/L.

Source : Lancet 2001;358:856-61.

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