Des téléphones mobiles pour le suivi des asthmatiques ?

Une étude originale vient de montrer qu'un simple enregistrement de la respiration, en plaçant un téléphone mobile sur le cou au niveau de trachée, permet de faire la différence entre les patients asthmatiques et ceux qui ne présentent pas de troubles respiratoires. Les chercheurs envisagent d'utiliser cette technique pour le suivi des patients.

Des chercheurs de l'Université de Glasgow, menés par Kenneth Anderson, ont étudié la faisabilité de ce système sur 20 patients. Ils expliquent dans un article paru dans le journal médical The Lancet que la méthode employée reste très simple et ne nécessite pas de matériel particulier.

L'analyse des sons émis pendant la respiration est un indicateur validé de l'activité de l'asthme. Cependant, l'oreille humaine ne permet pas une analyse aussi fine que celle rendue possible par une analyse informatique des sons enregistrés.

Dans leur étude, les auteurs ont utilisé un téléphone mobile tout à fait classique. "Nous avons appliqué le microphone du téléphone sur le cou au dessus de la trachée et avons demandé au patient, situé ailleurs, de respirer par la bouche au moins pendant cinq cycles", détaillent Anderson et ses collaborateurs.

Le signal a ensuite été enregistré grâce à un service gratuit disponible sur Internet et qui envoie par e-mail un fichier audio. Le fichier est alors analysé par un ordinateur personnel au laboratoire.

Un programme informatique permet alors d'établir un spectrogramme de l'enregistrement, c'est à dire une représentation graphique des sons enregistrés. Ces représentations peuvent être obtenues cinq minutes après l'enregistrement.

Les chercheurs ont analysé divers spectrogrammes, enregistrés selon le même protocole, mais provenant de personnes asthmatiques (asthme chronique ou asthme d'effort) ou de sujets témoins.

Ils ont alors observé des différences significatives dans le profil du spectrogramme selon que le participant soit asthmatique ou non.

Ces résultats montrent donc qu'il est possible de réaliser des enregistrements de la respiration de qualité sans faire appel à un laboratoire spécialisé. Il reste désormais à valider l'intérêt de cette technique sur le plan médical. Anderson et ses confrères pensent qu'elle pourrait être utilisée pour le suivi des patients ou encore pour l'étude des effets de la pollution sur les fonctions respiratoires.

Source : Lancet 2001;358:1343-4.

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