Le séquençage du génome la drosophile est terminé

Le séquençage du génome de Drosophila melanogaster vient d'aboutir grâce à la collaboration de plusieurs équipes de recherches dans le monde. Dans la revue Science, de nombreux articles sont consacrés au séquençage du génome du fameux moucheron. La connaissance de l'ensemble des gènes de cet organisme aura inévitablement des implications directes en terme de biologie et médecine. Ce travail n'est qu'une étape d'un programme de séquençage plus ambitieux qui doit aboutir au séquençage complet du génome humain d'ici 2001.

Drosophila melanogaster est un des organismes les plus étudiés en biologie. Du fait de sa facilité de manipulation et de son temps de génération très court, ce modèle constitue une référence en génétique. Il a permis en effet la connaissance et la compréhension de nombreux processus cellulaires communs aux eucaryotes. De nombreux gènes humains possèdent leur homologues chez la drosophile: des gènes impliqués dans la maladie de Parkinson et le gène p53 "suppresseur de tumeurs", possèdent par exemple, leur équivalent chez la drosophile. On peut en effet considérer que les fonctions principales qui assurent la vie cellulaire sont conservées parmi les eucaryotes.

Le programme de séquençage de la drosophile a débuté en 1991. The Berkeley and European Drosophilia Genome Projet (BDGP et EDGP) qui rassemble des équipes internationales a initié ce travail et a permis le séquençage de 29 Mb (méga bases soit un million de bases nucléiques). Par la suite, la société Celera créée par J. Venter a entamé le séquençage (gratuitement) selon la méthode contreversée du "shot-gunning" qui consiste à générer des fragments d'ADN au hasard, les séquencer puis les mettre bout à bout. Ce travail a été rendu possible grâce à la participation de la société Perkin-Elmer qui a fourni l'ensemble des séquenceurs nécessaires.

Ces travaux ont conduit aujourd'hui au séquençage d'environ 98 % du génome codant de la drosophile soit 120 mégabases codant 13.600 gènes. En effet, sur les 180 millions de paires de bases constituant le génome de l'animal environ 120 millions constituent l'euchromatine- composée de séquences codantes-. La drosophile devient ainsi le deuxième et le plus grand des animaux dont le génome (4 chromosomes) est séquencé. Ces séquences demandent désormais à être dépouillées et exploitées afin d'affiner notre compréhension des interactions entre les différents gènes.

L'ensemble des séquences nucléiques est désormais disponible par tous, sur un serveur informatique (GenBank) qui recense toutes les séquences connues à ce jour.

Dans la continuité de ces travaux, le séquençage du génome humain, qui est 30 fois plus important que celui de la drosophile, devrait aboutir en 2001 ou 2002. Ce programme baptisé Human Genome Project mobilise de nombreuses équipes internationales.

Source : Science, march 24 2000.

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