Les enfants infectés par le VIH bénéficient également des multithérapies

Les multithérapies ont permis de diminuer le risque de décès des enfants infectés par le virus du SIDA au cours d'une transmission verticale. Une étude italienne publiée dans le Journal of the American Medical Association, dont les résultats ont été présentés à la 13° Conférence Internationale sur le SIDA (Durban), a évalué l'effet des thérapies antirétrovirales disponibles sur la mortalité des enfants dans les cas d'infections périnatales au VIH.

Le Dr M de Martino de l'Université de Florence et ses collègues médecins rappellent dans leur introduction que des essais cliniques portant sur les infections au VIH périnatales ont montré que les multithérapies antirétrovirales réduisaient la charge virale et augmentaient le nombre de CD4. Cependant, ils ajoutent qu'aucune étude n'avait évalué l'impact de ces thérapies sur la survie des enfants en dehors d'essais cliniques.

Afin de mieux appréhender les bénéfices des antirétroviraux sur ces enfants, les auteurs ont analysé les données du registre italien des infections à VIH chez les enfants. Les dossiers de 1142 enfants, nés entre novembre 1980 et décembre 1997, ont ainsi été revus. L'infection avait été diagnostiquée par la détection à deux reprises de marqueurs viraux ou par la présence persistante d'anticorps anti-VIH après 18 mois. Tous les enfants étaient nés de mère infectée par le virus.

La survie des enfants nés en 1996-1997 était supérieure à celles des années 1980-1989 et 1990-1995. Ces périodes correspondent schématiquement à la disponibilité des différentes thérapies antirétrovirales : 1980-1989 = pas de thérapie + début des monothérapies; 1990-1995 = monothérapies + début des bithérapies; 1996-1998 = bithérapies et trithérapies.

"Notre étude montre que, bien que la survie des enfants infectés par le VIH en Italie soit restée inchangée jusqu'en 1995, elle s'est significativement améliorée depuis 1996, avec une réduction de plus de 30 % du risque de décès pour les enfants à risque dans la période 1996-1998 par rapport à la période 1980-1989", déclarent les auteurs.

"Ceci peut être expliqué par le fait que la bithérapie se soit généralisée en 1996 et que la trithérapie ait été introduite dans les soins des enfants infectés par le VIH".

Par rapport à ceux qui ne prennent pas d'antirétroviraux, le risque de décès est diminué de 30 % dans le cas de bithérapies et de 70 % pour les trithérapies. Les auteurs ajoutent que "Finalement, la diminution du risque de décès depuis 1996 disparaît après ajustement en fonction du type de thérapie, ce qui suggère une relation entre un risque de décès diminué et l'utilisation des multithérapies".

Selon eux, ces résultats indiquent à l'échelle d'une population que les multithérapies diminuent le risque de décès dans le cas d'infections périnatales au VIH.

Le Dr de Martino et ses collaborateurs évoquent également la difficulté du traitement des enfants en bas âge mais soulignent surtout que les trithérapies sont au moins aussi efficaces, sinon plus, dans la population pédiatrique que dans la population adulte.

Source : JAMA 2000;284:190-197. Communiqué de presse du JAMA

Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Virologie , Risque , Virus , Mortalité , Survie , Population , Antirétroviraux , Essais , Médecins , Soins , Adulte , Italie , Infections à VIH , Infection , Charge virale , Anticorps

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