Une étude suggère le rôle aggravant de l’ibuprofène et du kétoprofène dans le traitement des infections

Une étude suggère le rôle aggravant de l’ibuprofène et du kétoprofène dans le traitement des infections Une enquête nationale de pharmacovigilance portant sur l’ibuprofène et le kétoprofène a été commanditée en juin 2018 par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour faire la lumière sur des signalements de complications infectieuses graves. Les résultats ont été publiés le 18 avril dernier. Ils suggèrent le rôle aggravant des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) dans le traitement des douleurs ou de la fièvre associés à des infections.

C’est aux centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et de Marseille qu’a été confiée l’enquête de pharmacovigilance afin d’étudier le risque de complications infectieuses graves associé à la prise d’un AINS chez l’adulte et l’enfant. L’enquête qui s’est focalisée sur l’ibuprofène et le kétoprofène avait pour objectif de déterminer si les complications infectieuses étaient favorisées par la prise de l’AINS ou si elles traduisaient l’évolution de la pathologie infectieuse initiale.

337 cas de complications infectieuses avec l’ibuprofène et 49 cas avec le kétoprofène ont été retenus après avoir pris en compte uniquement les cas les plus graves sans facteur de risque ni comorbidité. Il s’agit d’infections sévères de la peau et des tissus mous (dermohypodermites, fasciites nécrosantes,…), de sepsis, d’infections pleuropulmonaires (pneumonies compliquées d’abcès, de pleurésie), d’infections neurologiques (empyèmes, abcès cérébraux…) ou ORL compliquées (cellulites, médiastinites...), à l’origine d’hospitalisations, de séquelles voire de décès.

L’analyse de ces cas ainsi que l’analyse des données de la littérature (études expérimentales et études de pharmacoépidémiologie), suggère que ces infections, en particulier à Streptocoque, pourraient être aggravées par la prise de ces AINS, même limitée à 2 ou 3 jours de traitements et associée à une antibiothérapie.


"En France, 6 sociétés savantes se disent concernées par cette problématique, 3 (SPFL, SFP et SFORL) y travaillent et 2 estiment qu’il s’agit d’un problème majeur de santé publique."


Les recommandations de l’ANSM  :
- privilégier l’utilisation du paracétamol en cas de douleur et/ou de fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une lésion cutanée ou la varicelle, en particulier en automédication.
- Prescrire et utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte
-  Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes
-  Éviter les AINS en cas de varicelle
-  Ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours en cas de fièvre
-  Ne pas prolonger le traitement au-delà de 5 jours en cas de douleur
-  Ne pas prendre deux médicaments AINS1 en même temps

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