L'Anaes évalue la pertinence d'un programme français de dépistage des infections urogénitales basses à Chlamydiae trachomatis.

L'Anaes rend publique son évaluation technologique et économique du dépistage par biologie moléculaire des infections urogénitales basses à Chlamydia trachomatis. La pertinence d'un programme français de dépistage y est évaluée à la demande de la Direction générale de la Santé (DGS). Trois stratégies de dépistage en fonction de l'âge du sujet y sont recommandées, ainsi que les lieux favorisant une prise en charge optimale.

L'infection urogénitale à Chlamydia trachomatis(C.trachomatis) est la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles (IST). Elle est asymptomatique chez un sujet sur deux. Lorsqu'elle est symptomatique les signes d'appel sont communs aux autres IST. La prévalence est estimée entre 0,5 et 9 % chez les sujets asymptomatiques et entre 10 et 18% chez les sujets symptomatiques. Les prévalences maximales sont observées chez les femmes pour la tranche 15-25 ans, et chez les hommes pour la tranche 15-34 ans. Les complications liées à cette infection sont graves et constatées à long terme. Chez la femme : stérilité, grossesse extra-utérine, atteinte inflammatoire pelvienne. Chez l'homme le retentissement de l'infection à C.trachomatis sur la stérilité est controversé.

Cette étude évalue la pertinence clinique et économique d'un programme français de dépistage des infections urogénitales basses à C.trachomatis et propose des stratégies de dépistage ciblées.

Les propositions du groupe de travail suggèrent que le dépistage soit effectué :

- En première intention, dans la population d'hommes et de femmes de moins de 30 ans fréquentant les structures de soins permettant un dépistage et une prise en charge thérapeutique, et répondant aux critères de sélection suivants :activité sexuelle régulière ou changement de partenaire dans les 12 derniers mois ou partenaire suspecté d'IST. Une attention particulière devra être portée aux populations n'ayant aucun recours au système de soins, personnes en situation de précarité ou les jeunes adultes qui n'ont pas l'habitude de consulter un médecin (du fait de leur bon état de santé).

- Dans des centres de planification et d'éducation familiale (CPEF), les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), les dispensaires anti-vénériens (DAV), les centres IVG et PMI.

Avant d'étendre ce dépistage à d'autres structures de soins (médecins généralistes, gynécologues, médecine préventive universitaire), l'évaluation préconise la réalisation d'études pilotes en médecine libérale pour estimer la prévalence de l'infection en population générale mais aussi pour vérifier si les critères définis pour les populations à risque sont pertinents dans une population asymptomatique consultant en secteur ambulatoire. Afin de susciter l'adhésion du public au dépistage, cette étude souligne l'intérêt de mener en parallèle une campagne d'information du public et de renforcer la prévention primaire (usage du préservatif). Enfin, il est recommandé d'établir une stratégie standardisée de prise en charge diagnostique et thérapeutique des infections en France.

Le rapport complet est téléchargeable gratuitement sur le site de l'Agence (www.anaes.fr, rubrique «Publications»)

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Descripteur MESH : Santé , Biologie , Biologie moléculaire , Infection , Soins , Population , Médecine , Thérapeutique , Prévalence , Hommes , Femmes , Grossesse , Intention , Attention , Médecine préventive , Médecins , Médecins généralistes , Personnes , France , Prévention primaire , Risque , État de santé , Éducation , Dépistage anonyme , Travail

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