Les jeunes généralistes interviennent sur les questions d'installation et de permanence de soins

Le SNJMG est satisfait d'avoir été invité par les ministères pour représenter les jeunes généralistes lors des discussions sur l'évolution du système de santé. Toutefois, le SNJMG s'inquiète de ne pas avoir vu aborder, lors de la réunion du 20 février, la problématique des aides à l'installations. En effet, le 11 février, les représentants du SNJMG avaient exposé leur profonde inquiétude quant aux obligations opposables pour bénéficier des aides à l'installation et leurs réserves sur certaines modalités de la permanence des soins.

Très surpris de ne pas avoir vu repris la réflexion sur l'installation des médecins, ils demandent une nouvelle discussion sur le sujet avant publication du décret relatif à l'article 39 de la loi de modernisation sociale. Ils comptent aussi rappeler leur position lors de la journée sur la démographie médicale le 4 mars 2002 car ces deux problématiques sont liées.

Ainsi, dans le cadre de l’attribution de ces aides à l?installation, le SNJMG rappelle son opposition :

- à toute obligation de rester sur la zone d'installation pendant une période supérieure à 3 ans.

- à toute obligation de participation à des actions de permanence des soins.

Le SNJMG est favorable à une incitation au travail en groupe et n'est pas opposé à une pondération de l'aide en ce sens (majoration de l?aide de 1/3 à 1/4). L?aide à l'installation "minimale" doit être suffisamment attractive pour inciter véritablement les professionnels de santé à s'installer dans les régions sous médicalisés. Ces aides à l’installation doivent pouvoir aussi être perçues par de jeunes médecins qui souhaitent s’installer individuellement, car leur installation participe aussi à la l’augmentation quantitative de l’offre de soins en zone de faible densité médicale, et ne préjuge pas de leur implication dans des réseaux de soins déjà existants.

Compte-tenu du contexte démographique médical, il importe que les mesures incitatives à l’installation se voient couronnées de succès. Dans ce but, elles ne doivent pas comporter de contre-parties qui s’avèreraient dissuasives pour les jeunes médecins qu’elles concernent.

De même, la réforme sur la permanence des soins, mission de service public, doit offrir à l?ensemble des médecins des conditions de travail et de rémunération justes, afin de garantir à ces derniers et à l’ensemble des patients des soins de qualité et dispensés en toute sécurité. En l’absence de réforme d?envergure, ces conditions de travail et le poids médico-légal que la permanence des soins fait peser sur les épaules d?un nombre de médecins décroissant, risque lui aussi de décourager les vocations. Aussi, le SNJMG pose la question de l'abrogation de l?article 77 du code de déontologie.

Il importe ainsi de fixer une période d'expérimentation suffisamment longue pour qu’il puisse être fait un bilan cohérent de leur impact en terme de repeuplement des zones sous-médicalisées.

Le SNJMG demande également au gouvernement d’examiner toute mesure fiscale, allègement, exonération ou « lissage » des charges sociales permettant une installation facilitée mais également l’embauche de personnel ou l’investissement dans l’achat de locaux ou de matériel, permettant de constituer de véritables « zones franches sanitaires ».

Pour améliorer la problématique de la démographie médicale , le SNJMG demande, en plus des mesures incitatives à l'installation des médecins dans les régions sous médicalisés : - la création d'un observatoire de la démographie médicale, organisme indépendant rassemblant toutes les parties concernées. Il serait chargé de produire chaque année un rapport sur l'état de la démographie médicale et les tendances évolutives. Ce rapport, à l'instar des rapports du haut comité de la santé publique et de la conférence nationale de santé, serait adressé au Parlement qui fixerait le numerus clausus (nous militons pour un relèvement progressif) et le ratio entre futurs généralistes et futurs spécialistes (nous militons pour un ratio de 2/3 - 1/3 ).

- le remplacement de l'actuel concours de spécialités par une épreuve classante nationale, d'organisation décentralisée, commune (Médecine Générale et Spécialisée confondues) permettant d'établir des quotas par filière ou par groupe de spécialités en fonction des besoins de santé publique de la population.

- l'augmentation de la proportion de stages chez le praticien en milieu rural et de stages d'externat et d'internat dans les structures hospitalières périphériques, dans le respect du statut des internes et résidents.

Le SNJMG réaffirme son opposition aux mesures coercitives à l'installation des jeunes médecins et aux projets de remplacements obligatoires , qui sont de nature a décourager les nouvelles vocations.

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