Obésité : la maladie du millénaire

Le nombre de cas s'amplifie aussi de manière alarmante dans les pays émergents. Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la santé), on assiste en réalité à la montée d'une véritable épidémie. Si rien n'est fait, le nombre de cas pourrait doubler au début du prochain millénaire. Plusieurs facteurs sont responsables de l'obésité : une alimentation trop riche bien sûr, mais aussi un manque d'activité physique, une prédisposition génétique, les dérèglements endocrinaux ou d'autres problèmes d'ordre médical.

Auparavant, l'obésité relevait davantage du domaine esthétique que du médical. Aujourd'hui, l'obésité est officiellement reconnue comme un problème de santé publique. majeur et n'est plus la simple rançon du confort occidental.



Lors du 8è congrès international qui s'est tenu à Paris du 29 août au 3 septembre 1998, on a exposé les toutes dernières découvertes de la recherche fondamentale. Le professeur Guy-Grand (de l'Hôtel-Dieu à Paris), président du congrès, a notamment déclaré que : "même si de nombreuses questions ne sont pas encore élucidées, les complications et les risques liés à l'obésité sont aujourd'hui mieux compris ; on identifie davantage la maladie et on en connaît mieux ses formes plus dangereuses". Les budgets santé des pays industrialisés sont de plus en plus affectés par le traitement de l'obésité et de ses effets secondaires (coronaropathies, accidents vasculaires cérébraux, diabète et arthrose).



A ce stade, il est urgent de favoriser une action internationale pour élaborer une stratégie permettant de combattre cette maladie. Mais déjà, certaines découvertes sont susceptibles d'améliorer le traitement :

  • Des scientifiques ont isolé la leptine, une hormone secrétée par les tissus adipeux qui informe le cerveau sur la quantité de graisse stockée dans le corps. Son absence peut provoquer une obésité grave, entraînant des troubles de l'alimentation ainsi qu'un déficit en hormones hypophysaires. Il se pourrait que la leptine soit à l'obésité ce que l'insuline est au diabète, mais, dans l'état actuel de la recherche, il est trop tôt pour le confirmer.
  • On a découvert de nouvelles protéines découplantes chez les humains. Ces protéines sont apparentées à celles que l'on a découvertes dans certains tissus graisseux des rongeurs. Elles dispersent l'énergie sous forme de chaleur plutôt que d'activité musculaire ou de stockage. Ce sont les variations de ces protéines qui pourraient expliquer la différence de gain pondéral entre individus soumis exactement au même apport alimentaire. Les réactions observées chez certaines souris pourraient fort bien s'appliquer à l'homme. La recherche se poursuit dans ce domaine.
  • On connaît mieux la complexité des substances liées à l'apport alimentaire. Le rôle de substances telles que les monoamines et de certaines peptides a déjà été mis en évidence. Grâce à la découverte et à l'observation des mécanismes de nouveaux peptides, de la protéine d'agouti ou des oréxines, on dispose de nouvelles bases permettant le développement de médicaments appropriés.
  • Même si l'hypothétique "gène de l'obésité" reste à découvrir, la recherche a permis d'identifier un certain nombre de facteurs génétiques qui entraînent la prédisposition à la maladie. Dans le futur, la recherche pourrait aussi identifier plusieurs formes d'obésité en fonction des caractéristiques génétiques qu'elles présentent. On pourrait ainsi voir apparaître de nouveaux outils diagnostiques et de nouvelles stratégies thérapeutiques personnalisées.

Et pendant que les scientifiques se penchent sur les nouveaux traitements de l'obésité, l'IASO (International Association for the Study of Obesity) et l'IOTH (International Obesity Task Force) élaborent avec l'OMS un programme de trois ans destiné à sensibiliser les gouvernements à cette épidémie toujours croissante. On se tourne aujourd'hui davantage vers une bonne gestion de la charge pondérale plutôt que vers une réduction importante et brutale du poids. Membre de l'Institut Karolinska de Stockholm et président élu de l'IASO, le professeur Stephan Rossner déclare : "Nous insistons sur l'aspect préventif, traiter les problèmes pondéraux des enfants et nous avons une nouvelle approche de l'activité physique et du régime alimentaire afin d'assurer un mode de vie plus sain et plus actif". Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière sont les premières étapes de la lutte contre l'obésité.

"EUFIC, Le Conseil Européen de l'Information Alimentaire" - Décembre 1998



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