Des anticorps capables d'inhiber la formation des prions pathogènes

Des chercheurs américains décrivent dans la revue Nature une classe d'anticorps recombinants capables d'empêcher la formation des protéines prions pathogènes sur un modèle cellulaire de l'infection. D'après les scientifiques, ces résultats pourraient ouvrir la voie à l'utilisation d'anticorps dans le traitement de ces maladies.

"Nos observations suggèrent l'utilisation des anticorps dans la prévention et le traitement des maladies à prions et identifient une région de la protéine prion intéressante pour la mise au point d'un médicament", a déclaré Anthony Williamson (Scripps Research Institute, Californie), un des scientifiques qui a participé à cette étude.

Selon le modèle actuel des maladies à prions, la protéine prion pathogène (PrPSc) interagit avec la protéine prion cellulaire (PrPC) pour la modifier en PrPSc. La répétition de ces évènements conduit à l'accumulation de PrPSc sous forme d'agrégats.

Une approche intéressante consiste à empêcher l'interaction entre la protéine normale et la protéine pathogène, d'où l'idée d'utiliser des anticorps capables de se fixer sur un des partenaires.

Dans le dernier Nature, Peretz et al. décrivent une classe d'anticorps recombinants capables d'assurer cette fonction, au moins sur des cellules en cultures infectées avec PrPSc.

Plus précisément, les chercheurs montrent que des anticorps capables de se fixer sur PrPC empêchent la formation de PrPSc d'une manière dose dépendante.

"Dans les cellules traitées avec l'anticorps le plus actif, FabD18, la réplication du prion est abolie et les protéines PrPSc pré-existantes sont rapidement éliminées, ce qui suggère que cet anticorps pourrait guérir une infection déjà établie", ajoutent les chercheurs.

De plus, la région d'interaction entre PrPC et l'anticorps pourrait servir de cible privilégiée pour la mise au point de nouvelles molécules d'intérêt thérapeutique.

Bien que ces résultats soient encourageants, on ne dispose pas encore de données permettant d'évaluer son activité sur l'animal. Etant donné la durée d'incubation de la maladie chez les modèles animaux, ces expériences devraient prendre encore une année.

Source : Nature 2001;412:739-43.

Descripteur MESH : Anticorps , Prions , Infection , Protéines , Cellules , Maladies à prions , Animaux , Californie , Maladie , Modèles animaux , Thérapeutique

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