Le lien entre l'homocystéine et la maladie d'Alzheimer se confirme

Une étude de cohorte prospective a examiné sur huit ans la relation entre la concentration plasmatique totale en homocystéine et le risque d'apparition de démence. Une concentration élevée en homocystéine en début de suivi était associée à une augmentation significative du risque de démence et notamment d'Alzheimer. Cette relation était indépendante des facteurs de risques connus.

Les conclusions de cette étude qui vient d'être publiée dans le New England Journal of Medicine sont très clairs : le risque de maladie d'Alzheimer serait presque doublé chez les patients dont les concentrations en homocystéine sont les plus élevées. Ce résultat est particulièrement intéressant car l'on sait qu'une complémentation en acide folique est susceptible de réduire la concentration en homocystéine.

Dans ce travail, Seshadri et al. ont étudié un groupe de 1092 hommes et femmes âgés en moyenne de 76 ans et qui avaient participé à l'étude Framingham. Ces personnes ne présentaient pas de démence en début d'étude.

Entre les examens pratiqués en 1986-1991 et ceux réalisés jusqu'en décembre 200, 111 participants ont développé une démence, dont 83 cas de maladie d'Alzheimer. Le suivi médian était de 8 ans.

Des concentrations initiales en homocystéine supérieures à 14 mmol/L étaient associées à un risque d'Alzheimer multiplié par deux. Chaque augmentation de 5 mmol/L augmentait de 40 % le risque de maladie d'Alzheimer.

Cette augmentation du risque était indépendante de l'âge, du sexe, du génotype Apo-E, des facteurs de risque vasculaires (sauf homocystéine) et des concentrations plasmatiques en acide folique, vitamine B6 et B12.

D'après Philip Wolf (Université de Boston), coordinateur de l'étude, "Jusqu'à présent, c'est la démonstration la plus claire de la relation entre des niveaux élevés d'homocystéine et la démence".

Le lien entre l'homocystéine et les démences et la maladie d'Alzheimer semble donc se confirmer. Il faudra maintenant déterminer si la réduction de la concentration en homocystéine (par l'acide folique par exemple) se traduit par une réduction du risque d'Alzheimer plus tard. Il semble encore difficile de savoir à quel moment la réduction des taux d'homocystéine doit être envisagée et pour quelle valeur seuil.

Source : N Engl J Med 2002;346:476-83. National Institute on Aging

Descripteur MESH : Homocystéine , Maladie d'Alzheimer , Maladie , Neurologie , Risque , Démence , Acide folique , Vitamine B6 , Travail , Sexe , Personnes , Patients , Hommes , Génotype , Femmes , Facteurs de risque , Boston

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