Cancer 'tête et cou' : intérêt de la RCC mais des effets secondaires notables

La radiochimiothérapie concomitante (RCC) en première ligne permet un bon contrôle locorégional et améliore le taux de survie des patients atteints d'un cancer "tête et cou". Une étude parue dans Journal of Clinical Oncology a évalué l'efficacité de ce traitement en fonction du contrôle locorégional, de la survie et de la préservation des organes.

Le principal auteur de cette publication, le Dr Vokes de l'Université de Chicago, indique que cette radiochimiothérapie assure un meilleur contrôle régional, évite une procédure chirurgicale et augmente très significativement la survie". Cependant, ces bons résulats sont accompagnés d'effets secondaires sévères et fréquents.

Le protocole utilisé dans cet essai de phase II a été le suivant : cisplatine 100 mg/m2 à J28, 5 FU 800mg/m2/jour pendant 5 jours, hydroxyurée per os toutes les 12 heures et radiothérapie fractionnée de J1 à J5 (3 Gy/jour). Cinq jours de traitement étaient suivis de 9 jours d'arrêt pendant lesquels les patients recevaient des facteurs de croissance (granulocyte colony stimulating factor). Cinq cycles ont été effectués (dont 3 avec le cisplatine) pendant 10 semaines. Les patients ont complété ce traitement par la prise d'acide rétinoïque et d'interféron alfa-2a.

Au total, 76 patients (stade IV = 93 %, N2 = 54%, N3 =21 %) ont bénéficié de cette radiochimiothérapie. Après un suivi moyen de 38 mois, le taux de survie sans récidive à 3 ans était de 72 % et la survie globale était de 55 %. Le contrôle locorégional et systémique était assuré respectivement dans 92 % et 83 % des cas. Treize patients ont bénéficié d'une intervention chirurgicale sur le site de la tumeur et 39 ont eu un curage cervical.

Les effets secondaires rapportés par les auteurs étaient les suivants : mucites (grade 3 : 45 %; grade 4 : 12 %), neutropénie (grade 4 : 39 %) et thrombocytopénie (grade 4 : 53 %). La qualité de vie des sujets s'est très significativement détérirée durant le traitement mais elle a été jugée bonne ou excellente 12 mois après la radiochimiothérapie.

Cette radiochimiothérapie concomitante intensive permet "un contrôle locorégional et un taux de survie élevé". De plus, ce protocole assure une meilleure préservation des organes touchés. Toutefois, les effets secondaires très pénalisants pour les patients suggèrent que la mise au point de molécules moins toxiques reste un objectif essentiel.

Source : communiqué de presse : University of Chicago Medical Center.

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