COVID19 : le SML veut des renforts pour les médecins de ville

COVID19 : le SML veut des renforts pour les médecins de ville Le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) rappelle dans un dossier de presse mise en ligne sur son Internet que le premier hôpital de France, c’est la médecine de Ville. S’il se satisfait de la mise à disposition des tests antigénique, il appelle à mobiliser toutes les ressources humaines disponibles pour prêter main-forte aux médecins libéraux, généralistes et spécialistes.

Le premier hôpital de France, c’est la ville

La deuxième vague de l’épidémie de Covid‐ 19 est d’une ampleur qui dépasse celle du printemps. Cette fois‐ci, les pouvoirs publics ont inclus la ville dans la prise en charge des patients et dans le dépistage. Il s’agit à la fois de désengorger les hôpitaux, et de construire le dispositif sanitaire qui permettra de réussir le déconfinement.

La publication des fiches de la HAS concernant la prise en charge en ville et l’oxygénothérapie à domicile des patients Covid a permis une clarification attendue. Le SML se félicite que les pouvoirs publics aient enfin compris que le premier hôpital de France, c’est la ville.

Tests antigéniques : le SML entendu

Le SML souhaite développer le dépistage en partenariat et coordination avec les infirmières libérales et les pharmaciens d’officine.

Dès le 29 octobre, le SML avait alerté le ministère de la Santé sur le fait que le champ d’application des tests antigéniques était trop restreint et devait être élargi pour permettre la mobilisation des médecins. Le ministère l’a reconnu et a pris l’engagement de publier un nouvel arrêté.

L’arrêté est paru au Journal Officiel ce matin. Il permet de lever le verrou de l’âge et établit une priorisation en faveur des patients symptomatiques :

Les principales modifications apportées par l’arrêté concernent :

‐ la suppression de la condition d’accès aux tests RT‐PCR dans un délai de 48 h pour éligibilité aux tests antigéniques rapides

‐ l’ouverture aux personnes symptomatiques de 65 ans et à celles présentant au moins un facteur de

risque, avec une orientation vers le médecin et, si le test est négatif, une confirmation RT‐PCR.

‐ l’introduction d’une priorisation claire au profit des personnes symptomatiques (par rapport au dépistage individuel des personnes asymptomatiques)

Ces évolutions sont nécessaires, correspondent aux demandes du SML pour permettre une montée en puissance plus rapide du nombre de patients testés par les médecins. Les médecins sont allés chercher

170 000 kits de tests antigéniques dans les pharmacies entre les 2 et 13 novembre, mais seulement 14 500 tests

ont été réalisés sur cette même période. Ces chiffres témoignent :

‐ d’une réelle mobilisation de la profession,

‐ de l’effet du caractère restrictif des critères d’éligibilité au test antigénique,

‐ des difficultés posées par le système d’information et de dépistage (SI‐DEP).

Aujourd’hui, la saisie des données sur SI‐DEP reste trop longue et difficilement soutenable pour les médecins, et en particulier pour les généralistes confrontés à une hausse des demandes de soins liés à l’explosion des syndromes dépressifs liés au confinement, ainsi qu’aux conséquences des retards de diagnostic des cancers et de maladies cardiovasculaires qui décompensent.

De plus, le système ne comporte pas de retour d’information vers le médecin traitant des résultats des tests antigéniques pratiqués par les autres professions de santé. Le SML considère qu’il s’agit d’un dysfonctionnement qui devra être corrigé. Ce partage d’information, indispensable à la coordination, doit être absolument organisé entre les acteurs des soins de ville.

Enfin, à la suite de plusieurs remontées de la part de ses adhérents, le SML s’inquiète de la rétention des stocks de dépistage à laquelle se livrent les pharmaciens, afin de constituer des stocks pour leurs propres opérations de dépistage. Le syndicat a demandé au ministère une clarification à ce sujet.

L’activité chirurgicale dans les établissements privés doit être maintenue

Les ARS multiplient des déprogrammations massives dans les établissements privés et de nombreux patients, souvent les mêmes que pendant la première vague, sont confrontés à retards de diagnostic ou décompensent et se retrouvent dans des situations critiques. Les pertes de chances des deux vagues de Covid‐ 19 vont se traduire à terme par de graves difficultés en matière de santé publique.

Une étude récemment publiée dans The British Medical Journal (BMJ), après plusieurs autres, apporte la démonstration qu’un retard de traitement d’un mois conduit à une surmortalité des patients cancéreux.

Le SML estime qu’il faut tout faire pour maintenir l’activité chirurgicale partout où c’est possible, et en particulier en chirurgie ambulatoire dont les lits peuvent être rapidement reconvertis et affectés à des patients Covid.

En outre, de nombreux cadres du SML dressent le constat qu’un nombre conséquent de patients Covid requérant une oxygénothérapie sont maintenus en hospitalisation alors que leurs besoins en oxygène n’excèdent pas 2 litres par minute. Ces patients pourraient être suivis à domicile comme le permet désormais le protocole HAS.

Les praticiens libéraux des blocs opératoires estiment qu’ils sont plus utiles à la collectivité à travailler et prendre en charge les patients dans leurs établissements plutôt que d’aller « pointer » à l’aide sociale de la Cnam, qui reste très insuffisante contrairement à ce qui a été alloué aux établissements.

Dans la mesure où cette crise sanitaire est appelée à s’installer dans la durée, le SML appelle le Gouvernement à prendre des mesures en faveur du maintien de l’activité des praticiens libéraux appuyés par des ressources humaines des établissements privés et leurs correspondants en ville.

L’arrivée de renforts dans les cabinets médicaux libéraux est nécessaire

Pour assurer la prise en charge des patients Covid, le suivi des patients et le dépistage, mais aussi assurer la continuité des soins en direction des autres patients et faire face aux décompensations qui se multiplient du fait des déprogrammations et des retards de diagnostics, les médecins libéraux, généralistes et spécialistes ont besoin de renforts.

Le SML demande de mobiliser à leurs côtés toutes les ressources humaines disponibles que représentent les

assistants médicaux, les stagiaires en médecine générale, les étudiants en médecine, mais aussi les remplaçants qu’il faut autoriser exceptionnellement à venir exercer en même temps que le médecin en place. C’est pourquoi le SML demande au Gouvernement de laisser ces ressources à la ville et de ne pas les réquisitionner vers les hôpitaux, comme ce fut le cas la dernière fois. Si l’on veut que la médecine de ville assume pleinement son rôle de premier hôpital de France, il faut lui en donner les moyens et il faut favoriser la coordination libérale à travers les équipes de soins traitantes.

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