Covid-19 : Paxlovid, le premier traitement oral précoce indiqué pour les patients à risques de forme grave

Covid-19 : Paxlovid, le premier traitement oral précoce indiqué pour les patients à risques de forme grave La HAS a autorisé le 20 janvier dernier l’utilisation en accès précoce du Paxlovid dans le traitement curatif des adultes diagnostiqués avec une infection à SARS-COV-2, ne nécessitant pas d’oxygénothérapie et à risque élevé d’évolution vers une forme grave de la maladie. Il s’agit du premier traitement précoce per os disponible en médecine de ville.

 Un nouveau traitement oral dans l’arsenal thérapeutique curatif de la Covid-19

Le Paxlovid se présente sous forme de 2 comprimés de nirmatrelvir PF-07321332 et d’un comprimé de ritonavir à prendre par voie orale deux fois par jour à 12 heures d’intervalle pendant cinq jours. Il est recommandé de l’administrer dès que possible après le diagnostic positif et au maximum dans les cinq jours suivants l’apparition des symptômes.

Ce traitement cible l’enzyme nécessaire à la réplication virale, la protéase 3C-like, et en inhibant son action, il bloque la réplication du SARS-CoV-2 dans l’organisme.

Dans le contexte de prédominance du variant Omicron, et malgré sa moindre sévérité, la HAS considère que le besoin en traitements pour les patients fragiles atteints par la Covid-19 n’est pas satisfait. Les données disponibles pour évaluer l’efficacité de ce traitement ont démontré une réduction du risque de progression vers une forme sévère de la Covid-19 (hospitalisation ou décès) d’environ 85,2 % (étude EPIC-HR) après son administration. De plus, le mécanisme d’action du Paxlovid® laisse espérer une efficacité maintenue sur les différents variants, y compris Omicron.

Des données préliminaires in vitro suggèrent en effet que les variants préoccupants qui circulent actuellement sont sensibles au traitement. La HAS souligne par ailleurs que la présentation du Paxlovid® sous forme de comprimés facilite son accessibilité en médecine de ville.

Cette autorisation d’accès précoce est accordée suite à l’avis de l’ANSM ayant conclu sur la base de l’évaluation des données précliniques et cliniques disponibles à un rapport bénéfice/risque présumé favorable dans l’indication thérapeutique.

La liste des personnes éligibles pour ce traitement est disponible dans la fiche « Réponse rapide dans le cadre du COVID-19 Traitement par antiviral des patients à risque de forme grave de la Covid-19 » disponible sur le site de la HAS.

Sont concernés :

  • quel que soit leur l’âge et leur statut vaccinal, les patients sévèrement immunodéprimés ou présentant une pathologie à très haut risque citée en annexe 1 ;
  • les patients au-delà de 65 ans présentant des facteurs de risques de développer des formes graves tels qu’énumérés en annexes 2 et 3, en particulier lorsque ces personnes ne sont pas ou pas complètement vaccinées.

Des contre-indications et des risques d’interactions médicamenteuses

En effet, le Paxlovid est contre-indiqué chez les personnes avec une insuffisance hépatique sévère ou une insuffisance rénale sévère ainsi que chez les femmes enceintes. La posologie devra par ailleurs être adaptée pour les patients présentant une insuffisance rénale modérée.

La HAS pointe également le risque important d’interactions médicamenteuses lors de la prise de Paxlovid® pour les patients qui prennent un autre traitement. Ces interactions vont constituer :

  • soit une contre-indication à l’utilisation de Paxlovid®. La HAS fait ici référence aux médicaments qui dépendent fortement du CPY3A ou qui sont de puissants inducteurs du CPY3A ;
  • soit les interactions médicamenteuses permettent, avec un arrêt provisoire ou une adaptation des doses des médicaments déjà pris selon les cas, la prescription concomitante du Paxlovid® et des traitements déjà suivis par le patient. La liste de ces traitements est disponible dans le tableau 2 de ce document.

C’est au médecin qu’il revient d’apprécier avec son patient les contre-indications médicamenteuses à l’utilisation de Paxlovid®. Ces interactions nécessitent la mise en place d’un suivi rapproché.

La HAS rappelle qu’en cas de contre-indication, le recours à l’anticorps monoclonal Xevudy® est possible en curatif. En outre, le traitement prophylactique par anticorps monoclonaux Evusheld® doit pouvoir être proposé aux patients éligibles.

La HAS précise également que face à Omicron, les données in vitro suggèrent une perte totale d’activité neutralisante du Ronapreve® (casirivimab/imdevimab) et l’association bamlanivimab/étésevimab ainsi que du Regkirona® (regdanvimab), non disponible à ce jour en France

Autorisation d’accès précoce du Paxlovid

Fiche réponse rapide : Traitement par antiviral des patients à risque de forme grave de la Covid-19

Crédit photo : DepositPhotos

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