Séniors : la prise de suppléments en testostérone est corrélée avec un risque accru de décès, d'infarctus du myocarde et d'avc.

Les supplémentations à base de testostérone constituent aux Etats-Unis un marché en plein essor, valorisé à plus de 1.6 milliards de dollars. Depuis 10 ans, le nombre de prescriptions y a été multiplié par 5 pour atteindre le chiffre annuel de 5.3 millions. C'est chez les séniors qui présentent des carences, que les autorités sanitaires recommandent officiellement ce traitement. Les bénéfices rendus vont de l'amélioration de la densité osseuse et de la fonction sexuelle à une meilleure résistance à l'insuline, en passant par un gain de force, de masse musculaire ainsi qu'une optimisation du profil lipidique.

Pour évaluer les risques liés à de tels compléments, les auteurs de l'étude parue dans le JAMA du 6 novembre 2013, ont suivi pas moins de 8.709 hommes avec carence (<300 ng / dL) ayant subi une  angiographie coronarienne.

Sur ce groupe, 1223 patients ont été traités par supplémentation hormonale au bout d'une durée médiane de 500 jours après l'angiographie. Le suivi statistique a porté sur les décès toutes causes confondues, les avc et les infarctus du myocarde.

Au bout de 3 ans, 25.7 % du groupe traité avec de la testostérone avait connu un évènement cardio vasculaire mortel ou non, contre seulement 19.9% du groupe qui n'avait pas pris de testostérone. Cette différence de 5.7% correspond à un accroissement du risque statistiquement significatif, qui ne peut, selon les auteurs,  être expliqué par les facteurs de risques secondaires , tels que le niveau de cholestérol LDL, la pression artérielle et les médications en cours.

Selon Rebecca Vigen, même si  ces résultats mettent clairement en doute l'innocuité de tels traitements, ils devront être confirmés par des essais cliniques randomisés sur des populations homogènes comme les plus de 65 ans.

Pour les auteurs de l'étude, face au marketing agressif des industriels, qui essayent de communiquer l'image d'un simple  traitement anti âge et surtout face à l'absence d'évaluation à long terme des effets secondaires, les patients et les prescripteurs seraient bien inspirés de redoubler de prudence quant à la prise de testostérone.

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