Les praticiens hospitaliers en grève le 3 juillet

Les praticiens hospitaliers en grève le 3 juillet Face à une situation alarmante et à l'absence de réformes significatives pour améliorer les conditions de travail des praticiens hospitaliers, Action Praticiens Hôpital (APH) a décidé de lancer un appel à la grève pour l'ensemble des personnels médicaux des hôpitaux. Cette grève nationale, prévue pour le 3 juillet 2023, vise à obtenir des avancées concrètes sur la revalorisation des salaires, des gardes et le dossier des 4 ans d’ancienneté.

La défaillance de la stratégie sanitaire

Au cœur du désaccord d'Action Praticiens Hôpital se trouve une dénonciation des échecs itératifs de la stratégie sanitaire actuelle. Cette dernière a, selon les praticiens, "systématiquement écarté les acteurs de terrain des décisions", contribuant à l'exacerbation de la désertification médicale des territoires et limitant l'accès aux soins pour tous les citoyens. Le Président de la République avait, le 6 janvier 2023, admis ces échecs, et s'était engagé à ce que des mesures correctives soient mises en place dès le 1er juin 2023.

Malgré cet engagement, Action Praticiens Hôpital déplore l'inaction gouvernementale et la stagnation des discussions, constatant que "l'absence de politique de santé visionnaire était ainsi entérinée".

Le cœur de la protestation : la revalorisation des soins

En réponse à cette situation, Action Praticiens Hôpital a officiellement déposé un préavis de grève auprès du Ministre de la Santé et de la Prévention pour la journée du 3 juillet 2023.

L'organisation insiste sur deux demandes principales :

Premièrement, une revalorisation urgente de la permanence des soins, y compris les gardes et astreintes. Ce point, qu'ils ont toujours soutenu, comprend une proposition de décompte de 5 demi-journées pour chaque période de 24 heures ou un temps continu, ainsi qu'une reconnaissance de la pénibilité inhérente à leur métier. Ces demandes, auparavant ignorées lors des discussions finales du Ségur, resurgissent avec force.

Deuxièmement, ils appellent à une rectification des iniquités présentes dans la grille salariale statutaire des praticiens hospitaliers, un problème attribué aux négociations mal gérées du Ségur de la santé. Plus précisément, ils dénoncent un écart de 4 ans d'ancienneté entre les praticiens hospitaliers nommés avant et après le 1er octobre 2020, perçu comme un mépris de l'engagement de ces professionnels envers l'hôpital public depuis le début de leur carrière.

Sous ce parapluie de protestation, l'Action Praticiens Hôpital espère également attirer l'attention sur la nécessité d'actions concrètes pour redonner de l'attractivité à l'hôpital public. Ils déplorent "les conséquences délétères des promesses non tenues, responsables de la déliquescence de notre système de santé et plus particulièrement de l'hôpital public".

Jeunes Médecins rejoint APH et sera en grève le 3 juillet

Dix mois après la mise en place du CNR Santé, l'été approche, et avec lui, une potentielle crise pour les services de santé. Les professionnels, qu'ils soient en milieu hospitalier ou en pratique libérale, peinent à maintenir la qualité des soins dans un contexte de saturation générale. Une véritable réforme, attendue de longue date, reste désespérément absente du paysage politique. C'est dans ce contexte que Jeunes Médecins sonne l'appel à la mobilisation.

La PPL Valletoux, qui sera débattue cette semaine à l'Assemblée Nationale, est perçue comme une opportunité manquée. Celle-ci semble, en effet, insuffisante pour améliorer significativement l'accès aux soins et les conditions de travail du personnel de santé.

Les revendications de Jeunes Médecins

L'appel à la grève du 3 juillet lancé par Jeunes Médecins vise à réclamer un certain nombre de réformes majeures, notamment :

  • Une remise à niveau de l'offre hospitalière et des statuts associés ;
  • Une revalorisation des médecins libéraux, en particulier en médecine générale, avec la demande d'une ouverture immédiate de négociations conventionnelles ;
  • Une refonte du troisième cycle des études de médecine ;
  • Un renforcement des liens entre recherche, enseignement et soins, pour maintenir la France parmi les nations leaders en innovation médicale ;
  • Une clarification du statut des PADHUE, afin de valoriser leur investissement et leurs compétences à hauteur de leurs collègues hospitaliers.

L'épuisement professionnel des médecins : un danger imminent

L'association Jeunes Médecins met également en avant l'épuisement professionnel des médecins, phénomène largement documenté ces dernières années. L'augmentation des contraintes pourrait entraîner une déviation des vocations professionnelles, aggravant encore la situation. "On ne pourra pas en demander plus à ceux qui ne peuvent plus en donner davantage", prévient l'association.

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