Retrait de l'amendement APA : quand la santé des patients chroniques passe au second plan

Retrait de l’amendement APA : quand la santé des patients chroniques passe au second plan Dans un revirement de situation inattendu, le gouvernement a retiré un amendement important pour la prise en charge de l'activité physique adaptée (APA), suscitant une vague d'indignation parmi les patients atteints de maladies chroniques et les professionnels de santé.

L’Activité Physique Adaptée : des bénéfices sanitaires et économiques

L'amendement en question, intégré initialement dans le cadre du PLFSS 2024, visait à garantir une prise en charge plus étendue de l'APA pour les patients souffrant de maladies chroniques. L'APA, reconnue pour son rôle significatif dans la prévention et le traitement de diverses affections, s'est vue octroyer une importance croissante dans les stratégies de santé publique.

L'Activité Physique Adaptée (APA) s'inscrit désormais en parfaite harmonie avec les directives du ministère de la Santé et de la Prévention, visant à encourager l'exercice physique et la prévention. Cette adéquation est d'autant plus manifeste dans le projet de la Stratégie nationale de santé 2023-2027, actuellement en phase de consultation.

Face à une augmentation continue du nombre de personnes souffrant de maladies chroniques, ces affections, ainsi que les traitements qui les accompagnent, représentent un enjeu majeur pour la santé publique et l'économie. En 2018, l'Assurance maladie a révélé que les maladies chroniques engendraient deux tiers des dépenses de santé, soit 104 milliards d'euros, pour un tiers des assurés, équivalant à 24 millions de personnes. L'intégration de l'APA dans le parcours de soins se présente non seulement comme une démarche préventive, mais également comme un investissement économiquement judicieux. Selon des études menées par l'Organisation mondiale de la Santé et l'OCDE, chaque euro investi dans l'activité physique pourrait générer jusqu'à 1,7 euro de bénéfices économiques. Un projet donc potentiellement très rentable pour les finances publiques.

Un coup dur pour les patients

Toutefois, malgré l'évidence de ses bénéfices sanitaires et économiques, l'amendement a été retiré, invoquant des raisons budgétaires et l'absence d'accord avec les assureurs complémentaires.

Le Collectif inter associatif cardio-métabo-vasculaire, dans un communiqué, a partagé sa déception et son désarroi : « Cette décision est un coup dur pour les patients ».

« L’Assurance maladie l’avait pourtant appelé de ses vœux dans son rapport Charges et Produits pour 2024, mais elle n’a pas été suivie par le Gouvernement et les autres parties prenantes, dont les assurances maladie complémentaires. En effet, la crainte d’une charge financière supplémentaire trop importante nécessitait un engagement d’une participation à déterminer par les mutuelles et autres organismes privés. 

Encore une fois, les AMC nous déçoivent. Alors qu’elles ne cessent de réclamer des politiques de santé préventives, elles contribuent à l’échec d’un projet qui enfin mettait l’activité physique au niveau recommandé par toutes les instances scientifiques mondiales et françaises en particulier, comme l’ont magistralement démontré les travaux de l’INSERM et la recommandation fondatrice de la Haute Autorité de Santé de 2022. »

Sur la Tribune.fr, 125 associations de patients, d’usagers et de professionnels de santé considèrent que « Les atermoiements politiques mettent en danger tous les patients atteints de maladies chroniques ». Elles rappellent que le financement insuffisant de l'APA entrave l'accès à cette thérapie vitale pour ceux qui en ont le plus besoin. Les associations de patients, porte-voix de ceux souffrant de maladies chroniques, exhortent donc le législateur, dans le cadre du PLFSS 2024, à adopter une approche transpathologie, offrant ainsi une solution plus équitable et bénéfique pour les patients.

Un retrait honteux pour la classe politique et le gouvernement

Cet épisode illustre parfaitement la complexité et, disons-le, l'absurdité de certains mécanismes gouvernementaux.

Premièrement, les contraintes budgétaires, ce grand classique. L'argent, éternellement le nerf de la guerre, semble toujours se faire rare quand il s'agit de financer des initiatives de santé publique. La prévention ? Une idée formidable, mais apparemment trop coûteuse pour nos décideurs, toujours prompts à trouver des fonds pour d'autres projets moins… disons, vitaux.

Ensuite, les mutuelles complémentaires, ces grands défenseurs de la santé préventive, du moins en théorie. Dans la pratique, leur enthousiasme pour l'APA a été aussi visible que la motivation d'un adolescent un lundi matin.

Quant au rôle du ministère de la Santé et de la Prévention, il semble avoir été aussi dynamique et proactif qu'une tortue en hibernation, particulièrement comparé à l'implication du ministère des Sports. L'absence de réactivité et d'engagement dans ce dossier souligne une certaine… disons, nonchalance.

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