PLFSS 2026 : la FHF alerte sur un budget insuffisant et réclame une programmation pluriannuelle
Des moyens jugés déconnectés des besoins
Lors de sa conférence de presse de rentrée le 2 septembre 2025, la FHF a dénoncé des orientations budgétaires jugées trop restrictives. Le gouvernement envisage un objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) limité à 1,8 % pour 2026, niveau qualifié d’« historiquement bas » et « intenable » par Arnaud Robinet, président de la fédération. La FHF réclame un Ondam hospitalier relevé à 3 %, dont 2,5 % pour couvrir les dépenses de santé et 0,5 % pour compenser la hausse des cotisations retraite (CNRACL), ainsi qu’un Ondam médico‑social en hausse de 4 % pour répondre au vieillissement et à la perte d’autonomie.
« L’hôpital public est depuis trop longtemps le bouc‑émissaire commode chaque fois qu’il s’agit de freiner les dépenses, alors même qu’il est sans doute celui qui a consenti le plus d’efforts ces dernières années. » — Arnaud Robinet
La fédération souligne que l’activité hospitalière repart ( 4 % de séjours en 2025), tandis que le déficit se creuse faute de financements adaptés.
Un appel à une loi de programmation en santé
Pour sortir de la « navigation à vue », la FHF plaide pour une loi de programmation pluriannuelle, à l’image de ce qui existe pour la défense ou la justice. Cette visibilité permettrait d’investir sur des priorités structurelles : réanimation, pédiatrie, chirurgie de recours, mais aussi transition écologique et énergétique des établissements.
« La santé mérite la même logique que la défense et la justice. » — Arnaud Robinet
La fédération met en avant des leviers d’efficience à l’échelle des territoires : lutte contre le gaspillage médicamenteux, ajustement de tarifs d’actes, développement de la responsabilité populationnelle (déjà probante dans le diabète de type 2).
Des actes pointés comme sur‑tarifés
Sans remettre en cause leur utilité clinique, la FHF considère que certains actes sont aujourd’hui facturés bien au‑delà de leur coût réel, générant des dépenses évitables. Elle cite notamment :
- la radiothérapie, avec des écarts tarifaires moyens très supérieurs aux coûts observés ;
- la dialyse, identifiée comme une filière dont les tarifs doivent être remis à plat ;
- certains actes de radiologie conventionnelle, dont l’ajustement pourrait dégager jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros d’économies.
La révision de ces tarifications permettrait de réorienter les moyens vers des secteurs en tension et de financer des investissements prioritaires.
Un risque de fragiliser la confiance démocratique
« L’instabilité politique renforce chaque jour la perspective d’une saignée aveugle sur les dépenses de santé. » — Arnaud Robinet
« Une politique de rabot n’aurait d’autres effets que d’alimenter la dégradation du service public, et donc la colère démocratique. » — Arnaud Robinet
Au‑delà des chiffres, l’enjeu est de préserver le « bouclier sanitaire » du pays.
« Les hospitaliers ne demandent pas la lune : seulement de la visibilité, la garantie de disposer des moyens nécessaires pour accomplir leur mission, et l’assurance que les efforts seront enfin partagés équitablement entre tous. » — Arnaud Robinet
Descripteur MESH : Santé , Dépenses de santé , France , Politique , Radiologie , Investissements , Logique , Retraite , Lutte , Gouvernement , Diabète , Pédiatrie , Vieillissement , Confiance , Colère , Risque , Saignée , Réanimation , Maladie