Carcinome rénal métastatique : la transplantation de cellules souches hématopoïétiques a entraîné la régression de la maladie

Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine montre que la transplantation allogénique de cellules souches hématopoïétiques périphériques (CSP) peut conduire à une régression tumorale chez la majorité des patients traités par cette procédure. Selon les médecins qui ont mené cet essai, ces résultats prometteurs ne doivent pas faire oublier le caractère expérimental du traitement.

Le Dr Childs (National Heart, Lung and Blood Institute, Bethesda) et plusieurs collaborateurs font part de leurs résultats dans le numéro du 14 septembre du NEJM.

Cet essai a été conduit chez 19 patients avec un carcinome rénal métastatique résistant aux traitements conventionnels. Avant la transplantation, ces sujets ont reçu deux immunosuppresseurs (cyclophosmamide et fludarabine). Les doses d'immunosuppresseurs étaient définies de façon à éviter le rejet et à conserver une réponse immunitaire basale.

Les CSP ont été prélevées chez des parents avec un HLA totalement ou partiellement compatible et administrées par perfusion. De la ciclosporine a été administrée en prévention d'un réaction du greffon contre l'hôte. Ce dernier traitement était stoppé dès l'apparition de lymphocytes T du donneur chez les patients ou dans le cas d'une progression de la maladie.

Les perfusions ont été répétées jusqu'à 3 fois en cas d'échec de la transplantation ou de progression tumorale.

Les auteurs indiquent que lors du dernier suivi, 9 des 19 patients étaient encore en vie (de 287 à 831 jours après la transplantation).

Une régression tumorale a été observée chez 10 patients (53 %) : 3 avaient une réponse complète (disparition des tumeurs détectables) et 7 avaient une réponse partielle (diminution de taille > 50 % pendant 30 jours). La régression concernait plusieurs organes dont les ganglions lymphatiques, les glandes surrénales, le foie, les os et les poumons.

La régression n'a débuté qu'après une durée médiane de 4 mois après la greffe, elle suivait généralement l'arrêt de la ciclosporine et était dépendante du taux de remplacement des lymphocytes T. Les auteurs ont également noté que chez 6 des 10 patients avec une réponse, une croissance tumorale avait été notée dans les premiers mois qui suivaient la transplantation. Une réaction aiguë du greffon contre l'hôte a été observée chez 53 % des patients.

"Ces résultats sont en accord avec un effet du greffon contre la tumeur", concluent Childs et al.

Huit décès ont été attribués à la progression de la maladie et deux autres résultaient de complications liées à la transplantation (une réaction du greffon contre l'hôte et une infection bactérienne).

Tout en tenant compte des résultats prometteurs de cette technique, le Dr Childs souligne les complications rencontrées lors de cet essai : "Cette procédure doit donc rester, à l'heure actuelle, une approche d'étude dans le traitement du cancer rénal". "Nous espérons élargir le nombre de patients qui peuvent être inclus dans notre essai clinique. L'objectif final est de tester cette thérapie dans un large essai randomisé et contrôlé".

Source : NIH. NEJM 2000;343:750-758

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