Les fractures ostéoporotiques sont fréquentes chez les transplantés

Une étude publiée dans le Lancet rappelle que les fractures sont courantes après une transplantation cardiaque ou hépatique. Cependant, l'absence de facteur prédictif vraiment fiable souligne le besoin d'une prise en charge particulière de l'ostéoporose chez ces patients.

Présentée par Leidig-Bruckner et al, cette étude portait sur 235 patients dont 105 avaient bénéficié d'une transplantation cardiaque et 130 d'une transplantation hépatique. L'objectif était de déterminer dans cette population la fréquence des fractures ostéoporotiques, une complication majeure des transplantations. Les auteurs ont cherché également à identifier les principaux facteurs de risques de fracture.

Durant les deux premières années après la transplantation, la proportion de patients avec au moins une fracture vertébrale était sensiblement plus élevée chez les transplantés cardiaques (21 % la première année et 27 % la deuxième) que dans le groupe des transplantés hépatiques (14 % et 21 %).

"Au cours de la troisième et quatrième année, un tiers des patients des deux groupes avait eu une fracture vertébrale ou plus", soulignent les auteurs. Des fractures non vertébrales ont concerné 7 % des transplantés hépatiques et 3 % des transplantés cardiaques ont présenté une ostéonécrose aseptique de la tête fémorale.

Les auteurs indiquent ne pas avoir identifié de relation entre la dose d'immunosuppresseurs et le risque de fracture. Les seuls facteurs de risque indépendants étaient l'âge et la densité minérale osseuse lombaire chez les transplantés cardiaques et de précédentes fractures vertébrales pour le groupe transplantation hépatique.

Dans leur conclusion, les auteurs soulignent que les supplémentations en calcium et vitamine D ne permettent pas de prévenir ces fractures. Selon eux, ces résultats soulignent le besoin d'études sur le traitement préventif de l'ostéoporose chez les transplantés en général, puisqu'il a été montré que le risque de fracture ostéoporotique est également accru après une transplantation de rein, pancréas, poumon ou cellules souches hématopoïétiques.

Ces résultats sont commentés par le Pr Pierre Delmas (Inserm/Université Claude Bernard de Lyon). Il estime qu'un traitement hormonal substitutif devrait être considéré comme une option thérapeutique chez les femmes ménoposées et que les biphosphonates – qui peuvent réduire le risque de fracture vertébrale ou non vertébrale- devraient être étudiés chez ces patients.

Source : Lancet 2001;357:342-47, 325-26.

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