Epidémie de diabète de type 2: il y a urgence dans la prise en charge précoce du malade

Devant l’ampleur du nombre de personnes souffrant, parfois sans le savoir, d’un diabète de type 2 (près de 3 millions en France), les médecins endocrinologues et diabétologues présents au Medec pour une journée sur le sujet, tirent la sonnette d’alarme, avant que cette maladie ne devienne «ingérable», selon les termes de Philippe Passa (Hôpital Saint-Louis, Paris). Maladie du monde moderne, cette pathologie évolutive, souvent sans symptômes apparents immédiats, est mal appréhendée par la population, qui rejette souvent l’idée d’un traitement à vie qu’elle engendre à long terme. L’urgence pour les spécialistes est de dépister plus précocement l’apparition du diabète de type 2 dans la population générale et de mieux coordonner la prise en charge des malades.

Le diabète de type 2 a littéralement «explosé» ces cinq dernières années, passant de 1,6 millions de cas à 2 millions, plus 800000 personnes estimées n’ayant pas connaissance de leur maladie, selon le professeur Passa.

D’après le professeur, les causes de cette épidémie sont une réduction de l’activité physique, le recours à une nourriture riche et prête à consommer et une vie de plus en plus trépidante et anarchique. Cerise sur le gâteau : «nous sommes assis sur une bombe à retardement», P. Passa évoquant les premiers cas de diabète parmi la population jeune obèse.

«Des problèmes d’observance apparaissant par postulat dès qu’une maladie est silencieuse», le professeur Grimaldi (Hôpital de la Pitié Salpetrière, Paris) propose, pour dépister précocement le diabète de type 2, de faire réaliser par des professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, enseignants) des test simples de dépistage, comme la prise de glycémie au bout du doigt, chez les personnes à risque (antécédent familiaux, obésité, vie sédentaire).

Le professeur insiste également sur le fait de responsabiliser le malade vis à vis de sa maladie, en l’aidant à «quantifier» ses symptômes, car selon lui le patient doit «mentaliser» sa pathologie, dans le temps, et, avec son médecin, «choisir les moments privilégiés pour changer ses habitudes comportementales» (faire de l’exercice par exemple).

Le grand problème du diabète de type 2 selon les médecins présents, est qu’il s’agit d’une maladie évolutive, insidieuse, que le malade souvent feint d’ignorer en faisant la politique de l’autruche, et qu’il considère le recours à la prise d’insuline, comme un instrument, et non comme un traitement.

Selon une étude relatée par le professeur Halimi (CHU Grenoble), les gens considèrent le diabète de type 2 de manière plus négative que le diabète de type 1. Selon lui, il faut «organiser les choses autour du malade (coordination, dialogue, aide à la décision du traitement) et non multiplier le nombre de soignants».

La relation médecin-patient est donc l’un des éléments clé pour une meilleure prise en charge du malade et de sa maladie.

Source : Medec 2002, 12-15 mars 2002, Paris

PI

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