Traitement du lupus érythémateux aigu disséminé : les résultats encourageants d'un essai de phase I

Une immunosuppression lourde suivie d'une transplantation autologue de cellules souches hématopoïétiques permet de traiter efficacement des patients présentant une forme sévère de LED. Selon une étude publiée dans le Lancet, ce protocole permet de restaurer une fonction immunitaire, rénale, cardiaque et pulmonaire normale chez ces patients.

Une équipe dirigée par le Dr A. Traynor (Northwestern Memorial Hospital, Chicago) a étudié le profil de sécurité et l'efficacité de ce traitement chez 6 patients avec un LED aigu (indice de sévérité de la maladie compris entre 17 et 37).

L'immunosuppression a été réalisée par l'injection IV de 200 mg/kg de cyclophosmamide à raison de 50 mg/kg/jour entre J-6 et J-3 avant la transplantation, 90 mg/kg d'antithymocyte globulin (30 mg/kg de J-5 à J-3). Les patients ont reçu 1 g de méthylprednisolone avant chaque dose.

L'immunosuppression a été suivie par la transplantation autologue de cellules souches hématopoïétiques (CD34). Les auteurs indiquent que le nombre moyen de CD 34 reçues étaient de 2,4.10x6 cellules/kg, 5,4.10x5 lymphocytes T/kg et 5,7.10x4 lymphocytes B/kg. Le détail du protocole est décrit dans la publication (Lancet 2000:356:701-707).

Après transplantation, le nombre de neutrophiles était 0,5.10x9/L à J9 (J8 – J11). Le nombre de plaquettes (non-transfusées) était de 20.10x9/L à J11 (J10 – J13).

A l'issu d'un suivi médian de 25 mois (12-40), tous les patients étaient en rémission clinique. Les scores sur l'index d'activité de la maladie après la transplantation étaient compris entre 0 et 5 avec une amélioration continue. Aucune infection opportuniste n'a été rapportée chez aucun des patients 100 jours après la transplantation.

Les titres en anticorps antinucléaires, anti ADN double-brin ont été normalisés, ainsi que le taux de C3 et C4 (anormalement bas avant la transplantation).

Les médecins ont également noté une restauration des fonctions immunitaires (répertoire et réponse des lymphocytes T), rénales, pulmonaires et cardiaques, "sans médication immunosuppressive ni faible dose résiduelle de prednisone".

Ils soulignent dans leur discussion que l'administration des cellules souches était destinée à réduire la durée de la neutropénie au minimum, les patients présentant des risques élevés d'infection opportuniste : "Le rôle de l'administration des cellules souches, autre que la limitation de la durée de la neutropénie pour réduire le risque d'infection, reste à clarifier".

"L'absence d'infection sérieuse durant cette période (100 jours après la transplantation), la disparition de la maladie active jusqu'à 3 ans et la normalisation du profil et du répertoire de lymphocytes T suggèrent que l'immunosuppression lourde et le soutien en cellules souche autologues n'aboutit pas seulement à une immunosuppression transitoire", concluent les auteurs.

Ils soulignent également que la durée de la rémission reste à déterminer.

Source : Lancet 2000:356:701-707. lien vers le site www.thelancet.com

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