Le Prix Nobel de médecine 2018 met en lumière les progrès de l’immunothérapie du Cancer

Le Prix Nobel de médecine 2018 met en lumière les progrès de l’immunothérapie du Cancer L’Académie royale des sciences de Suède a décerné le prix Nobel de médecine au Pr James Allison, du département d’immunologie de l’université du Texas, et à Tasuku Honjo, de l’université de Kyoto, pour leurs travaux sur l’immunothérapie du cancer.

« Allison et Honjo ont montré comment différentes stratégies d’inhibition des freins du système immunitaire pouvaient être utilisées dans le traitement du cancer. » A déclaré le jury de l'académie des sciences
« J’en rêvais, mais je ne pensais pas que cela se réaliserait. Ça me semblait trop gros. » A réagi J. Allison pour une agence de presse suédoise

Inventeurs de la thérapie des checkpoints immunologiques

 

C'est dans les années 90 que leur aventure scientifique commence.  J. ALLISON s’interroge sur la faiblesse de la réaction du système immunitaire face aux cellules cancéreuses. Il se rend compte que si le système immunitaire est bien capable de reconnaître une tumeur maligne, quelque chose dans l’environnement tumoral inhibe sa réaction en déréglant le mécanisme d’activation des lymphocytes T.

Il focalise alors son attention sur les protéines membranaires des lymphocytes T et particulièrement la CTLA-4 qui avait été découverte et clonée quelques années plus tôt par une équipe de chercheurs français. J. ALLISON met en lumière de façon expérimentale sur des souris la fonction inhibitrice de ce récepteur dont l’activation perturbe la réponse des lymphocytes T lors de la phase critique de présentation de l’antigène.

James Allison se concentre alors sur la mise au point d’un anticorps monoclonal, l’Ipilimumab, spécifiquement dirigé contre la protéine CTLA-4. En 1994, il montre sur des souris atteintes de mélanome que l’Ipilimumab pouvait entraver la progression de la tumeur et même entraîner sa régression dans certains cas. Si le premier essai clinique sur l’homme débute en 1995, ce n’est qu’en 2011 que la FDA et l’EMA délivrent leur autorisation de mise sur le marché dans le traitement du mélanome métastatique. Cette nouvelle approche baptisée thérapie des checkpoints immunologiques a permis aux patients de voir leur chance de survie largement augmenter et même d’obtenir des rémissions.

Exploitée depuis par Bristol-Myers Squibb (BMS), cette approche a pu être appliquée à d’autres types de cancer.

De son côté, Tasuku Honjo, découvre un peu par hasard ce qui deviendra une cible de choix pour l’immunothérapie cancéreuse : le PD-1, acronyme de Programmed Death. En effet en 1992, il s’intéresse aussi aux protéines tumorales et découvre que l'une d'entre elles, le PD-L1, se lie à un récepteur des lymphocytes T qui freine également la réponse immunitaire en bloquant le mécanisme de mort programmée des cellules malades. Les essais cliniques sur l’homme ont débuté en 2006 sur des patients atteints de mélanomes métastatiques et de cancer du poumon non à petites cellules.

Commercialisé sous le nom de nivolumab par BMS, il dispose d’AMM pour traiter les mélanomes, le cancer du poumon non à petites cellules, le carcinome rénal avancé, le lymphome de Hodjkin, le carcinome à cellules squameuses de la tête et du cou et le cancer urothélial.

 

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