32 projets de recherche retenus dans le cadre du plan Cancer

Dans le cadre du plan de mobilisation contre le cancer initié par le Président de la République, Philippe Douste Blazy, ministre de la Santé et de la Protection sociale et François d’Aubert, ministre délégué à la Recherche, ont annoncé la liste des 32 projets de recherche qui seront développés dans les cancéropôles.

Ces 32 projets seront dotés de 17 680 000€ sur trois ans. 56 postes seront créés :

- 25 dans des positions post-doctorales,

- 31 dans des postes d’ingénieurs, techniciens, Attachés de Recherche clinique.

Ces projets feront l’objet d’un cofinancement du Fonds National pour la Science et de l’Institut National du Cancer (INCa). Afin de simplifier la gestion de ces fonds et de mettre en œuvre l’objectif de guichet unique du cancer, l’INCa assurera auprès des cancéropôles, la mise en œuvre de l’intégralité du financement.

Les 32 projets retenus s’inscrivent autour de 5 grandes thématiques :

- l’étude du vécu des personnes malades (recherche clinique en qualité de vie, épidémiologie et sciences humaines et sociales en cancérologie) (5 projets, 1 410 000€) ;

- la mise en œuvre de techniques innovantes en imagerie médicale et radiothérapie (5 projets, 3 600 000€) ;

- le transfert de l’analyse du génome au diagnostic et au pronostic tumoral chez les malades (7 projets, 2 920 000€) ;

- l’étude du système immunitaire au contact de la tumeur et l’utilisation de sa simulation pour traiter la maladie cancéreuse (4 projets, 2 900 000€) ;

- le transfert de l’analyse des fonctions du génome vers l’identification de nouvelles cibles moléculaires et la modélisation de nouvelles drogues (11 projets, 6 850 000€).

L’objectif de cet appel était de lancer des projets de recherche ayant une dimension européenne :

- en favorisant le rapprochement des laboratoires de recherche académiques et des services cliniques des hôpitaux ;

- en encourageant les partenariats avec l’industrie afin de développer une politique de valorisation efficace ;

- en finançant des bourses doctorales et post-doctorales.

Les 7 cancéropôles français ont répondu à l’appel d’offre et présenté 76 projets. 32 ont été sélectionnés. Ces projets ont été classés, en fonction des recommandations des experts scientifiques, selon les mentions « exceptionnel » ou « excellent » (A et A).

Résultats synthétiques de l’appel à propositions 2004

76 projets ont été soumis par les 7 cancéropôles en émergence, après une pré-sélection interne.

L’analyse des projets a été fondée sur une évaluation scientifique combinant les avis écrits d’experts internationaux, confortés par les avis écrits de deux rapporteurs au sein du conseil scientifique. La séance de classement du conseil scientifique, réunissant 27 experts dont 8 n’exerçant pas en France, s’est déroulée sur deux jours.

Les 32 projets retenus (42 % des 76 soumis) ont été classés, en fonction des recommandations des experts scientifiques, en exceptionnel et excellent (A et A).

Outre leur qualité scientifique, ces projets sont en adéquation avec les objectifs de l’appel à propositions et avec les besoins d’innovation médicale et scientifique en cancérologie. Ils allient sciences et médecine, et mobilisent les centres de recherche, les hôpitaux et le monde industriel pour favoriser le transfert et l’interdisciplinarité.

Le financement global alloué à ces projets est de 17,68 millions d’euros.

Les projets retenus s’inscrivent autour de cinq grandes thématiques.

1. L’étude du vécu des personnes malades (recherche clinique en qualité de vie, épidémiologie et sciences humaines et sociales en cancérologie).

Il est en effet crucial de s’adresser aux personnes malades pour mieux analyser l’impact souvent douloureux de la maladie cancéreuse sur leur vie et sa qualité. Plusieurs projets d’envergure couvrent ce domaine avec des analyses de « cohortes » de milliers de patients traités pour des cancers du sein, des cancers du colon mais aussi des cancers de l’enfant. Ces études auront un impact déterminant pour modifier les pratiques et mieux adapter les traitements aux attentes des patients. Le soutien à ce type d’études marque la nécessaire intégration des sciences humaines et sociales à la recherche contre le cancer qui devrait être particulièrement fructueuse dans le futur. Il faut également souligner l’importance et l’apport potentiel d’une étude épidémiologique de grande envergure qui permettra de mesurer l’impact – si discuté mais peu documenté objectivement – de l’exposition aux pesticides sur la maladie cancéreuse.

5 projets retenus pour un financement s’élevant à 1,41 millions d’€.

2. La mise en œuvre de techniques innovantes en imagerie médicale et en radiothérapie.

Les nouvelles techniques d’imagerie médicale vont permettre un diagnostic plus précoce, un traitement plus adapté et une meilleure surveillance. Plusieurs projets de recherche seront soutenus sur ce thème : ils visent à mettre au point et à évaluer, avant diffusion, de nouvelles techniques d’ultrasons, d’imagerie dynamique et multi-modale intégrant des données de scanner, IRM, TEP pour non seulement visualiser une tumeur, mais aussi analyser son métabolisme et son potentiel de croissance. Traitement de référence du cancer, la radiothérapie est cependant en évolution permanente : dans un cadre exemplaire, l’utilisation de la protonthérapie va être renforcée par un programme ambitieux de recherche mené à Orsay. Ce programme soutenu à hauteur 600 mille euros intègrera les meilleurs savoirs en physique, en imagerie, mais aussi en recherche clinique notamment sur les cancers de l’enfant.

5 projets retenus pour un financement s’élevant à 3,6 millions d’€.

3. Le transfert de l’analyse du génome au diagnostic et au pronostic tumoral chez les malades.

Il s’agit de déterminer « la carte d’identité génomique de tumeurs » en utilisant les analyses à « grande échelle » de l’ADN, de l’ARN et des protéines. Ces analyse révolutionneront bientôt au quotidien la prise en charge des malades pour leur offrir un traitement à la carte et de plus en plus « ciblé » sur le type tumoral particulier qui les atteint. Cette démarche est en pleine expansion à l’aide des plate-formes techniques installées dans les cancéropôles en émergence et va concerner plusieurs types de tumeurs : cancers du sein, lymphomes, cancers du colon, cancers de la prostate… Ces projets vont préparer ou renforcer le transfert de ces technologies innovantes vers les établissements de santé. En articulation avec les tumorothèques, maintenant structurées, ces technologies vont donner un nouvel élan à notre recherche médicale.

7 projets retenus pour un financement s’élevant à 2,92 millions d’€.

4. L’étude du système immunitaire au contact de la tumeur et l’utilisation de sa stimulation pour traiter la maladie cancéreuse (immunothérapie des cancers).

L’objectif des projets retenus sur ce thème est de disséquer la réponse du système immunitaire au contact même d’une tumeur. Les nouvelles connaissances obtenues permettent de développer des traitements fondés sur la réaction anti-tumorale, de type vaccinale, ou utilisant une thérapie cellulaire « ciblée » spécifiquement contre la tumeur d’un malade. Plusieurs de ces projets comprennent des essais thérapeutiques chez des patients, témoignant de l’avancée de ces nouvelles approches thérapeutiques.

4 projets retenus pour un financement s’élevant à 2,9 millions d’€.

5. Le transfert de l’analyse des fonctions du génome vers l’identification de nouvelles cibles moléculaires et la modélisation de nouvelles drogues.

Onze projets visant cet enjeu majeur seront soutenus dans 6 cancéropôles en émergence. Ce nombre élevé illustre l’espoir à court ou moyen terme de disposer de médicaments créés spécifiquement pour contrecarrer les principales anomalies récemment identifiées dans les cellules cancéreuses. Ces projets, alliant chimie et biologie, mobilisent de nouvelles générations de modèles biologiques et de plate-formes techniques dans un partenariat structuré entre recherche, industrie et oncologie clinique. On peut citer parmi les cibles les plus visées dans ces projets la création de néo-vaisseaux dans les tumeurs (néo-angiogenèse) ou le blocage des signaux créant une croissance cellulaire non maîtrisée. Les 6,75 millions d’euros consacrés à ces projets témoignent de l’importance de la mobilisation française pour accélérer la découverte de médicaments plus actifs. Ce défi devient chaque jour un enjeu plus réaliste pour gagner pas à pas contre cette maladie.

11 projets retenus pour un financement s’élevant à 6,85 millions d’€.

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